BMW veut éliminer la conduite avec facultés affaiblies grâce à une clé numérique liée à un alcootest
Un enjeu majeur de sécurité routière
En Amérique du Nord, près de 30 % des décès sur les routes impliquent un conducteur en état d’ébriété. En 2023 seulement, la conduite avec facultés affaiblies a causé 12 429 morts — environ 34 par jour. BMW pense toutefois pouvoir contribuer à renverser cette tendance grâce à une technologie étonnamment simple : empêcher la voiture de démarrer tant que le conducteur n’a pas soufflé dans un alcootest. Selon un brevet déposé auprès de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle et rapporté par CarBuzz, le constructeur allemand propose de jumeler les clés numériques déjà offertes dans plusieurs véhicules — activées à partir d’un téléphone ou d’une montre intelligente — à un alcootest intégré au véhicule ou à un module portable.
Comment fonctionnerait ce système?
Avant de permettre le démarrage du moteur, la clé numérique exigerait que l’utilisateur souffle dans l’alcootest afin de confirmer que son taux d’alcoolémie se situe sous la limite légale. Si le test échoue, le véhicule resterait immobilisé. Toutefois, certains systèmes — comme le climatiseur et l’infodivertissement — pourraient quand même être activés pour éviter qu’une personne intoxiquée attende dans un habitacle inconfortable ou dangereux. Cette solution s’inscrit dans la tendance actuelle où la clé numérique sert aussi à gérer diverses fonctions du véhicule, comme le verrouillage, le préchauffage, ou même l’accès à l’état de charge d’une batterie.
Les enjeux de vie privée toujours présents
Bien que la technologie puisse être particulièrement utile pour respecter des ordonnances judiciaires imposant un antidémarreur, elle soulève aussi d’importantes questions. Entre autres : les données recueillies pourraient-elles être enregistrées? Et pire encore, revendues à des assureurs? GM a d’ailleurs été poursuivie cette année pour la vente de données personnelles de ses clients. Même un utilisateur qui ne tente jamais de conduire en état d’ébriété pourrait voir ses primes augmenter si ces informations étaient partagées.
Une surveillance accrue
Ce brevet s’inscrit dans une série d’initiatives du secteur automobile visant à réduire les comportements à risque. McLaren, par exemple, a récemment imaginé un système limitant les modes de performance uniquement aux circuits sécurisés. BMW, pour sa part, reconnaît que les conducteurs — souvent les siens, selon la blague populaire — ne font pas toujours le meilleur choix. Si cette technologie permettait de réduire les décès liés à l’alcool de près d’un tiers, l’industrie et les autorités pourraient y voir une avenue incontournable.
Avec des renseignements d’Autoblog

