BMW X6 M60i
Pour ceux qui aiment la démesure
Apparemment, le X6 de BMW n’a pas dit son dernier mot. Ce modèle de VUS sportif est un pionnier de ce qu’on peut appeler le marché des gros véhicules multisegments haut de gamme. Il vient avec certaines qualités manifestes. Par exemple, sa silhouette profilée et très sportive attire des acheteurs qui veulent le « S » plus que le « U » dans l’expression « VUS ». Sa mécanique hyper puissante aussi.
Le X6 a aussi ses défauts. Justement, sa silhouette profilée et très sportive, qui rend la portion arrière de ce modèle pas mal moins pratique que celle du X5, avec qui il partage beaucoup de composants. En plus, le X5, on va se le dire, c’est le «vrai» VUS de luxe. L’original. C’était le premier gros VUS de BMW, celui à qui le constructeur bavarois doit son énorme succès commercial des 20 dernières années en Amérique du Nord, si on peut résumer ça comme ça.
Mais, voilà. Le X6 a été grandement mis à niveau dans la dernière année. Et parce que les clients des constructeurs allemands semblent en vouloir toujours plus, on a ajouté deux variantes M qui n’ont peur de rien. Le X6 M60i a un V8 biturbo sous le capot qui produit 530 chevaux. Et si ce n’est pas assez, le X6 M Competition fait monter la puissance totale à 617 chevaux. C’est énorme!
C’est probablement trop. C’est extrêmement décadent. Et au prix où BMW vend le X6, c’est un véhicule qui est aussi un peu niché. Sa version de base coûte au bas mot 95 000$ et on n’a encore ajouté aucune option. Le X6 M60i coûte 145 000$. Évidemment, à ce prix, tout est une question de goût, mais il y a peut-être du côté de chez Porsche ou même chez Tesla un Cayenne e-Hybrid ou un Model S Plaid qui vaudrait le coup d’œil, avant de se précipiter sur un X6.
Cela dit, la formule dans les trois cas est la même : on assume la démesure complète de la bête. Et surtout, on parvient à la présenter d’une façon qui rend le tout si agréable à conduire qu’on oublie un peu ce qu’on a sous la main. Car au volant du X6 M60i, on a l’impression d’être sur un nuage, tellement le véhicule est raffiné. La boîte de transmission passe les rapports rapidement mais doucement. On a toujours tout le couple désiré sous l’accélérateur. Et on ne s’en aperçoit que trop tard, mais on dépasse constamment la limite de vitesse. Si souvent, en fait, que ça devient irritant.
Il faut dire que le V8 biturbo de BMW est une cylindrée remarquable. Mais BMW a aussi réussi à l’optimiser de façon à le rendre un peu plus raisonnable, même à la pompe. À moins de piloter ce X6 sur une piste de course, vous devriez obtenir une consommation moyenne qui se situe aux alentours des 11 à 12 litres aux 100 kilomètres.
C’est pas mal.
En prime, l’habitacle est très bien insonorisé. On entend à peine le moteur rugir, et on entend encore moins tous les bruits environnants. C’est très silencieux. Ça laisse toute la place à la sono, qui a un mode ambiophonique étonnamment convaincant.
Au volant, ou même comme passager, on ne manque pas de dégagement, mais ça se gâte un peu à l’arrière, vu la courbe du toit. Ceci n’est pas un véhicule familial, ou en tout cas, il l’est moins qu’un VUS plus conventionnel, comme le X5, justement.
Mais l’objectif du X6, surtout dans ses livrées à écusson M, n’est pas de faire plaisir à la famille. C’est vraiment d’attirer les gens qui à une autre époque auraient voulu une Série 5, ou même une M5, et qui comme le reste du marché automobile préfèrent aujourd’hui les attributs d’un VUS.
Car le X6, c’est exactement ça : la partie du bas est celle d’un VUS. La partie du haut est celle d’une grosse berline allemande. Son comportement dépend du moteur qui a sous le capot. Et dans tous les cas, vu son prix de détail, on a l’impression que les acheteurs préféreront peut-être un VUS tout électrique de la gamme «iX» de BMW, ce qui, à bien y penser, ne réduira pas beaucoup leur plaisir de conduire, mais leur permettra aussi de conduire un véhicule mieux adaptés à notre réalité actuelle.