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Cette Duesenberg 1931 ayant appartenu à la reine de Yougoslavie vaudrait plus de 2 M$

Cette imposante voiture a appartenu successivement à une reine yougoslave, un riche séducteur péruvien, une pléthore de collectionneurs étatsuniens avant d’aboutir dans la collection d’un magnat du sport automobile.


Les ventes aux enchères d’automobiles proposent rarement des joyaux dont le pedigree est aussi impressionnant que celui de cette Duesenberg modèle J 1931. Au cours de ses 93 années d’existence, cette imposante auto a appartenu à une reine yougoslave, d’un riche séducteur péruvien, une pléthore de collectionneurs étatsuniens avant d’aboutir dans la collection d’un magnat du sport automobile. En mars prochain, elle sera en vedette lors de la vente aux enchères annuelle présentée par la société Gooding à Amelia Island, en Floride.

Le nec plus ultra des Américains

La Duesenberg J est généralement très prisée des richissimes collectionneurs. Elle a fait ses débuts le 2 décembre 1928 dans le cadre du 24e Salon annuel de l’auto de New York, qui était présenté à l’Hôtel Commodore (devenu le Hyatt Grand Central New York en 1978).

Bien que le dévoilement de ce modèle ait eu lieu quelques mois avant le Krach boursier, le modèle J est rapidement devenu le nec plus ultra des Américains en matière d’automobiles, au même titre que la Rolls-Royce l’a été pour les Britanniques et la Bugatti pour les Français. Cela n’a pas empêché cette marque établie à Indianapolis de disparaître dans la période troublée qui a suivi la crise boursière. Fondée en 1920, Duesenberg a déclaré faillite en 1937 après avoir fabriqué à peine plus de 1 000 voitures, dont moins de 500 modèles J et 36 SJ, une variante dotée d’un moteur à compresseur.

Conçue aux États-Unis, carrossée en France

La voiture proposée par Gooding, que les amateurs de la marque surnomment aujourd’hui simplement « J-446 », reflète ce statut haut de gamme. Dotée d’un 8-cylindres en ligne produisant 265 ch, elle a une carrosserie signée Franay, un carrossier prisé des acheteurs bien nantis dont les ateliers étaient à Levallois-Perret, en banlieue de Paris. Pour cette voiture qui a le châssis 2465 et le moteur J-446, ses artisans ont créé une carrosserie de type berline décapotable à double pare-brise, avec une peinture gris perle et un intérieur rose beige.

Quelques mois après avoir terminé son travail, le carrossier l’a engagée sur le circuit des concours d’élégance locaux, après avoir pris soin de l’agrémenter de quelques garnitures chromées additionnelles et de phares d’apparence plus moderne.

Puis, on l’a vue au Salon de l’automobile de Paris, événement présenté au Grand Palais en octobre 1931. Elle côtoyait une autre Duesenberg carrossée par Frenay dans le kiosque de Motor de luxe, l’entreprise de l’homme d’affaires serbe Edmond Z. Sadovich qui offrait les produits Auburn, Cord et Duesenberg aux célébrités et aristocrates d’Europe.

Une reine, un séducteur et une pléthore de collectionneurs

Dans un contexte pareil, on comprend facilement que la J-446 soit ensuite devenue la propriété de Sa Majesté la reine Maria de Yougoslavie, le genre de clientèle que Sadovich et les dirigeants étatsuniens de la marque ciblaient.

À la demande de la souveraine yougoslave, sa dame d’honneur rédigea un message à l’intention de Sadovich pour exprimer la grande satisfaction de la reine relativement à la « sécurité absolue de sa voiture puissante, de son grand confort, de sa souplesse remarquable et de son élégance suprême. » De toute évidence, elle avait été ravie par sa nouvelle acquisition.

On ignore quand la J-446 a quitté la famille royale, mais c’est au Pérou qu’on la retrouve ensuite alors qu’elle devient la propriété d’Antonio Chopitea de Lima, la capitale. Grand amateur d’automobiles, ce baron du sucre et séducteur bien connu, de même que ses deux frères, possédaient d’ailleurs quelques autres Duesenberg.

M. Chopitea, qui avait gardé cette Duesenberg à Paris, l’a ensuite vendue à un brasseur de la Ville lumière, avant qu’il ne la cède à un premier Étatsunien nommé G. L. William Guilbert de Troy, dans l’État de New York. Ce dernier l’a vendue à son tour à E. Romerez de la ville de New York. Puis, en 1941, elle s’est retrouvée au Maryland, dans les garages d’un certain M. Warriner.

Mystère entourant les ailes et les marchepieds

Certaines sources suggèrent que c’est durant la période où M. Warriner a été propriétaire de cette Duesenberg où on aurait retouché sa carrosserie en la dotant d’ailes de style « ponton » et de marchepieds flottants, attributs qu’elle a toujours. Cependant, dans le livre The Pursuit of Perfection qu’il consacre à Duesenberg, l’historien Fred Roe prétend plutôt que ces changements auraient été faits avant l’arrivée de la voiture aux États-Unis. Le mystère à ce sujet subsiste…

Quoi qu’il en soit, après Warriner, la Duesenberg devient ensuite la propriété de W. E. Howell d’Oklahoma, suivi par un certain M. Schreiber du New Jersey, puis par Earl Clarke de Pennsylvanie.

En mai 1977, le collectionneur Charles Goodman en fait l’acquisition à son tour et la conserve jusqu’en 1995. Puis, en 1996, un successeur dont l’identité reste inconnue lui fait subir une restauration et amorce, ensuite, une tournée des grands concours d’élégance américains. En 1997, la J-446 est inscrite au Louis Vuitton Classic au Rockefeller Center de New York, où elle remporte le prix de la catégorie « Touring d’avant-guerre », puis on la voit au concours d’élégance de Pebble Beach, puis à celui de Meadow Brook Hall.

Une perle de la collection Glickenhaus

En 2002, son propriétaire actuel, l’homme d’affaires et magnat de la course James M. Glickenhaus, en a fait l’acquisition lors d’une vente aux enchères organisée par Christie’s à Monterey.

À son tour, il la montre à Pebble Beach, mais également au Concorso d’eleganza de Villa d’Este en Italie, en 2005, où elle remporte la deuxième place de la catégorie « Flamboyances et extravagances ».

Il fait ensuite subir de nouveaux travaux de restauration à cette Duesenberg chez Straight Eight de Troy, au Michigan, un atelier spécialisé, entre autres, dans les véhicules de cette marque. Ses techniciens ont donné à la J-446, qui fait désormais partie de la collection de la Scuderia Cameron Glickenhaus de James Glickenhaus, son apparence actuelle avec cette carrosserie noire, un intérieur rouge, des roues à rayons chromées et une superbe « mascotte » en cristal de Lalique Chrysis de 1931 pour orner le radiateur. Oui, ça fait chic !

Trouvera-t-elle preneur cette fois ?

Chez Gooding, on estime que la valeur de cette Duesenberg modèle J 1931 se situe entre 2,4 et 2,7 millions de dollars. Elle fera peut-être un heureux lors de la vente aux enchères organisée par Gooding au Racquet Park de l’Omni Amelia Island Resort à Amelia Island en Floride, les 6 et 7 mars 2025.

Peut-être, en effet, puisqu’en janvier 2024, Glickenhaus avait déjà tenté de la vendre à un encan de Bonhams à Scottsdale, en Arizona. À l’époque, on estimait sa valeur entre 2,7 et 4 millions de dollars, et cette Duesenberg royale était restée invendue.

Photos : Gooding, Bonhams et Musée ACD

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