Chevrolet Chevelle SS 396 1968
La réponse de Chevrolet
Si on demandait à n’importe quel amateur de muscle car de nous dresser une liste des cinq bolides qu’il aimerait pouvoir posséder, il y a de fortes chances que sa liste compte la Chevrolet Chevelle, un des plus beaux joyaux de l’histoire de General Motors (GM).
Pourquoi la Chevelle ? Pour sa puissance brute, certes, mais pour son importance et son rôle dans l’histoire de la marque. Voyez-vous, c’est que vers la fin des années 60, à l’intérieur de la famille GM, Pontiac, Oldsmobile et Buick offraient de véritables bêtes de piste, mais il manquait quelque chose du côté de Chevrolet. C’est la Chevelle qui est venue offrir une réponse à ses rivales fraternelles.
Et quelle réponse !
Débuts plus timides
La Chevelle a été introduite à l’automne 1963. Il s’agissait en fait d’une version plus compacte de la très populaire Chevrolet Impala. Au départ, un moteur V8 de 327 pouces cubes et 300 chevaux était installé sous son capot. Ce n’était rien pour avoir honte, mais c’était bien peu en comparaison avec ce que la division Pontiac offrait avec la GTO. Cette dernière recevait un V8 de 389 pouces cubes qui produisait 65 chevaux de plus (en 1965) ; la GTO faisait ombrage à la nouvelle venue chez Chevrolet.
Néanmoins, la Chevelle s’est avérée plus populaire alors qu’entre 1964 et 1967, plus de deux millions d’exemplaires, toutes variantes confondues, se sont trouvé des intéressés. Toutefois, pour vraiment offrir une riposte à ses concurrents directs, Chevrolet se devait de rappliquer avec plus de muscle.
Chose dite, chose faite. En 1965 naissait une première version plus « violente » de la Chevelle. En fait, cette dernière profitait enfin d’un moteur capable de maintenir le rythme face aux autres matamores du segment. La mécanique tant attendue : un V8 de 396 pouces cubes capable de livrer jusqu’à 375 chevaux.
Instantanément, la Chevelle devenait l’une des plus brutales de sa catégorie.
1968 : nouvelle identité
En 1968, la Chevelle subit sa première transformation majeure. D’abord, la voiture passe par le département d’esthétisme et reçoit un nouveau design, peut-être le plus beau et le plus individuel de son histoire. La voiture, en son tout, atteignait sa pleine maturité. Pour renforcer cette affirmation, il suffit de regarder les chiffres de ventes de 1969 ; elles sont les meilleures dans l’histoire de la variante SS du modèle. Le modèle 1968 a, sans aucun doute, donné le ton. Voilà pour son importance.
Hormis le fait qu’elle présentait une nouvelle mine, la Chevelle 1968 avait subi d’autres changements d’importance. Peut-être le plus notable est que son empattement avait perdu trois pouces. L’avant était aussi plus allongé cependant que l’arrière avait été tronqué, d’où son allure de bicorps. Cependant, le moteur 396 en faisait toujours une bête difficile à dompter. Avec la version configurée à 375 chevaux, la Chevelle ne mettait que 6,5 secondes pour atteindre les 100 km/h et venait à bout du quart de mile en 14,5 secondes, des chiffres plus que respectables pour l’époque.
Et, imaginez, la voiture n’allait que gagner de la puissance au cours des années subséquentes. Le fameux V8 de 396 pouces cubes allait laisser sa place à des blocs plus gros, plus puissants, plus gourmands, brefs plus démesurés en tout point. Tout ça, bien sûr, avant que les constructeurs ne soient contraints à diminuer la taille et les prestations de leurs mécaniques au début des années 70.
Au volant
En raison du nombre d’unités qui furent produites et de leur incroyable popularité, les Chevrolet Chevelle encore en circulation sont nombreuses, peu importe l’année modèle. Si on ne se retourne pas à la vue de certaines qui nous semblent, à la limite, banales, on prend le temps de s’arrêter au passage de certaines qui nous rappellent la grandeur du modèle. C’est le cas du modèle que vous pouvez voir dans ces photos. Photographié pour un reportage il y a quelques années, il avait profité d’une minutieuse restauration et récoltait alors les honneurs dans les rassemblements automobiles.
J’ai eu la chance de conduite un modèle identique il y a deux ans. Je peux vous confirmer une chose ; on y prend goût rapidement. Et au volant d’une Chevrolet Chevelle, on réalise que ce ne sont pas toutes les voitures des années 60 qui se comportaient comme des bateaux. Des versions plus sportives, comme cette variante SS, offraient un comportement plus solide, plus stable.
Bien sûr, on ne fait pas de folie au volant. Le poids, l’absence de toute aide à la conduite, un châssis qui est plus réglé pour le confort qu’autre chose, il faut être conscient de ce qu’on a entre les mains. N’empêche, avec de bons pneus et une bonne condition mécanique, on découvre un modèle offrant un bel aplomb et un niveau de confort très acceptable (merci aux sièges baquets).
Et il y a ce son ; de la musique pour les oreilles.
Conclusion
Véritable icône de son époque, la Chevelle SS a permis à Chevrolet de redorer son blason dans un créneau qui connaissait une forte (le mot est faible) popularité à la fin des années 60. Aujourd’hui, ils sont nombreux à célébrer cette glorieuse époque au volant d’une version.
Et que vaut un modèle dans la condition de l’exemplaire que l’on vous présente cette semaine. Et bien selon Hagerty, avec le moteur de 396 pouces cubes et une puissance de 350 chevaux (L34), la valeur maximale sur le marché est de 63 800 $ américains. Une version en très mauvaise condition et qui est à restaurer vaut 27 400 $. Et dans le cas du même modèle avec le moteur L89 (375 chevaux), la valeur en parfaite condition grimpe à 138 000 $.
Un classique, cette Chevelle ? Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Fiche technique
Modèle : Chevrolet Chevelle 1968
Version : 396 SS
Production : 62 785 unités
Prix : 2899 $ US
Moteur : V8 de 396 pouces cubes
Puissance : 350 chevaux @ 4800 tr/min
Poids : 4160 livres
Transmission : automatique à trois rapports
0-100 km/h : 6,5 secondes (avec version du moteur à 375 chevaux)
Modèles similaires de 1968 : Buick Skylark Gran Sport, Dodge Charger, Ford Torino, Mercury Cyclone, Oldsmobile 442, Plymouth Road Runner, Pontiac GTO