Datsun 240Z 1973
Un essai et c’est la séduction
On retrouve de plus en plus de Z dans les rassemblements de voitures anciennes. Ce modèle, introduit une première fois en Amérique en octobre 1969, séduit tranquillement le cœur d’un nombre croissant de collectionneurs. Cependant, la plupart des exemplaires que nous avons la chance de croiser ont été entièrement remis à neuf. C’est normal, considérant que cette voiture avait tendance à rouiller à la simple vue d’une épandeuse de sel.
Voilà qui rend celle que je vous présente encore plus particulière, car elle n’a jamais été retouchée. Oui, elle montre des signes de fatigue. Oui, il y en a de plus jolies qu’elle sur le marché. Cependant, rien ne remplace l’originalité.
Place à une vraie survivante.
Raison d’être
Au cours des années 60, les compagnies d’origine japonaises tentaient par tous les moyens de percer le marché de la voiture sport. Toyota avait accouché de sa superbe 2000GT cependant que Honda présentait ses S600 et S800, entre autres. Malheureusement, ces voitures étaient produites à très petit volume, ce qui n’était pas de nature à séduire le marché américain.
Chez Datsun, il y avait la Fairlady, une bagnole qui ressemblait un peu à une MGB. Cependant, sa popularité se limitait à l’intérieur des frontières japonaises.
Il a fallu attendre l’arrivée de la Datsun 240Z avant de voir une voiture sportive japonaise percer le marché mondial. Ainsi, à juste titre, la Z peut être considérée comme la première vraie voiture sportive d’origine nipponne. Du moins a-t-elle tracé la voie à toutes les autres en ce qui a trait à l’approche commerciale.
Au moment de son arrivée, d’autres modèles empruntant le même style étaient commercialisés, mais tous montraient des signes de vieillesse. La Jaguar Type E était là depuis 1961. La MGB œuvrait aussi depuis longtemps, tout comme la Austin Healey 3000. La TR6 de Triumph faisait bien son arrivée, mais la série TR n’était pas nouvelle aux yeux du public. Tout compte fait, le marché était prêt à accueillir la Z.
Réactions
La future vedette de Datsun a été introduite en Amérique avant d’être présentée au Japon, ce qui est plutôt inusité. Du coup, ça donnait une très bonne idée des intentions de l’entreprise et ça démontrait l’importance qui était accordée au marché américain.
Son design avait fait sensation. Dessinée par Albrecht Goertz, le père de la magnifique BMW 507, la Z mettait de l’avant des lignes simples, épurées et fluides. Son créateur s’était inspiré de la Jaguar Type E, mais il a maintenu ses proportions à celles d’une Porsche 911 ; pas une mauvaise idée.
Pour ce qui est de la conduite, on qualifiait alors son comportement d’inspirant. Son poids minimal pour l’époque favorisait les performances. La présence d’une direction à crémaillère et d’une suspension bien étudiée y était aussi pour quelque chose.
La seule vraie critique avait trait à ses roues dont le style était plus qu’ordinaire. Aujourd’hui, rares sont les collectionneurs qui osent les conserver sur leur version.
Dénomination
Entre 1969 et 1973, la voiture portait le nom de 240Z, une référence directe à la mécanique qui logeait sous son capot, soit un moteur à six cylindres en ligne de 2,4 litres. Par la suite, des versions portant les chiffres 260 et 280 lui ont succédé.
Il est intéressant de noter qu’au Japon, le nom Fairlady avait été gardé pour cette voiture. Parions que si on l’avait conservé pour le marché américain, le succès n’aurait pas été le même. En tout, entre 1969 et 1973, 156 076 exemplaires de la Z ont été assemblés et de ce nombre, 85 % ont été exportés aux États-Unis.
Au volant : la séduction
Il y a quelques années, lors d’un événement Nissan qui s’était tenu en banlieue de Nashville, aux États-Unis, la compagnie nous avait réunis à un endroit où il était possible de faire l’essai d’une panoplie de produits. Il y avait de tout, de la sportive GT-R à l’Altima, en passant par une camionnette Frontier à moteur Diesel et quelques classiques sortis d’un musée situé à proximité.
Ai-je besoin de vous dire que je me suis rapidement dirigé vers quelques vieilleries ? Évidemment, l’une d’elles était une Z de première génération, identique à celle que vous pouvez voir dans ce reportage.
Parfois, il y a de ces voitures qu’on trouve jolies, mais qui ne nous interpellent pas plus qu’il le faut. C’était le cas avec cette Z que je trouvais charmante, sans plus. Après avoir pris le volant, j’en suis ressorti conquis. La demi-heure passée aux commandes à arpenter des chemins de campagne autour du lieu où nous nous trouvions a été un moment de pur bonheur. Tellement qu’à ma sortie du véhicule, je me suis promis d’avoir l’œil ouvert pour un exemplaire.
Et pourquoi pas celui qui décore ces pages ? Je contacte la propriétaire et je vous tiens au courant, promis.
Conclusion
La Nissan Z a marqué son époque, mais elle a aussi marqué l’histoire de la compagnie qui lui a donné vie. Tellement que sa refonte qui a lieu cette année est une grosse affaire. Nissan n’a pas envie de se planter avec ce modèle, car il véhicule son image.
La prochaine Z, d’ailleurs, va effectuer un retour en arrière en adoptant quelques éléments de styles qui vont rappeler la première génération.
On a tous bien hâte de voir ça de près. En attendant, on pourra toujours admirer quelques plus vieux modèles sur les routes cet été.
Fiche technique
Marque : Datsun
Modèle : 240Z
Année : 1973
Production : 156 076
Prix : 4690 $ US
Moteur : 6 cylindres en ligne de 2,4 litres
Puissance : 151 chevaux @ 5600 tr/min
Couple : 145 livres-pieds @ 4000 tr/min
Poids : 2360 livres
Transmission : manuelle à quatre rapports
Modèles similaires de 1973 : Alfa Romeo Spider, Austin Healey 3000, Jaguar Type E, Lotus Europa, Toyota Celica GT, Triumph TR6