Des robots plus intelligents bientôt dans des usines sans humains ?

Les constructeurs rêvent depuis longtemps d’usines capables de tourner sans intervention humaine. Ce rêve — celui de l’« usine sombre », où la lumière ne sert à rien parce que personne n’y travaille — semble aujourd’hui un peu plus tangible grâce à une nouvelle génération de robots plus sophistiqués, plus autonomes et plus collaboratifs.
Finis les robots statiques : place aux AMR et aux cobots
Contrairement aux robots industriels fixes d’autrefois, confinés à l’intérieur de cages de sécurité, les robots mobiles autonomes (AMR) patrouillent maintenant librement sur les planchers d’usine. Ces AMR sont souvent accompagnés de cobots, des robots collaboratifs conçus pour travailler côte à côte avec les humains en toute sécurité.
Dans un avenir pas si lointain, ces machines pourraient être épaulées — ou remplacées — par des robots humanoïdes. Tesla, Hyundai, BMW et Mercedes-Benz sont déjà à l’avant-garde, expérimentant des humanoïdes capables de soulever des boîtes, trier des pièces ou transporter des composants — autant de tâches traditionnellement accomplies par des humains.

Hyundai investit massivement dans la robotique humanoïde
Hyundai a annoncé en avril un investissement de 21 milliards USD dans ses installations américaines. Cette stratégie comprend l’achat de « dizaines de milliers de robots » de Boston Dynamics (entreprise dont Hyundai est l’actionnaire majoritaire) d’ici quelques années. Dans ce lot : Atlas, l’humanoïde emblématique de Boston Dynamics.
Les fabricants espèrent que ces robots permettront de répondre à la pénurie de main-d’œuvre tout en réduisant les coûts de production. Pour l’investisseur Cyrus Sigari, le potentiel est immense : « L’usine sombre de demain pourrait devenir l’un des plus grands avantages concurrentiels pour un constructeur automobile. »
Des milliards investis dans les humanoïdes
L’intérêt envers les humanoïdes n’est pas que théorique. En 2024, les entreprises spécialisées dans cette technologie ont reçu 1,2 milliard USD en financement, selon CB Insights. Pour 2025, ce montant pourrait atteindre 2,3 milliards USD.
Morgan Stanley, de son côté, évalue que ce marché pourrait valoir 4,7 billions USD sur 25 ans — deux fois plus que les revenus combinés des 20 plus grands constructeurs automobiles mondiaux pour la même période.

L’objectif est clair, mais la route est longue
Malgré l’enthousiasme, la réalité impose un bémol. Selon Marie Szymanski, directrice générale nord-américaine des solutions d’assemblage industriel chez Atlas Copco. Lors du salon Automate, tenu à Détroit en mai dernier, les robots collaboratifs et les AMR dominaient les nouveautés présentées par les 850 exposants. Les robots humanoïdes, eux, sont encore en phase expérimentale.
L’automobile : chef de file de la robotisation industrielle
Le secteur automobile reste le moteur de la croissance de la robotique industrielle. Face aux défis de relocalisation, aux pressions politiques pour renforcer la production intérieure, et la pénurie chronique de main-d’œuvre, les constructeurs misent plus que jamais sur l’automatisation pour préserver leur compétitivité.
Si les usines totalement obscures n’existent pas encore, leur silhouette se dessine de plus en plus nettement… éclairée par les diodes de robots toujours plus intelligents.


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