Les États-Unis annulent les amendes pour non-respect des normes de consommation
Une loi signée par Donald Trump efface rétroactivement des centaines de millions de dollars en pénalités

Les constructeurs automobiles peuvent souffler un grand coup. Une nouvelle loi signée par Donald Trump au début juillet exempte officiellement les manufacturiers d’automobiles de toute amende liée au non-respect des normes d’économie de carburant (CAFE) aux États-Unis depuis l’année-modèle 2022. Dans une lettre adressée aux constructeurs et obtenue par Reuters, la NHTSA (National Highway Traffic Safety Administration) a confirmé que les sanctions prévues par la loi sur l’énergie de 1975 ne seront plus appliquées pour les années où les règles finales n’avaient pas encore été publiées.
Un gros cadeau pour GM et Stellantis
Par le passé, ces amendes ont coûté cher aux constructeurs. Stellantis (maison-mère de Chrysler) a versé 190,7 M$ US pour 2019 et 2020, après avoir payé près de 400 M$ US entre 2016 et 2019. GM, de son côté, a réglé 128,2 M$ US pour 2016 et 2017. Avec cette loi, les républicains estiment que l’industrie automobile économisera environ 200 M$ US, une décision vivement critiquée par des groupes environnementaux. « L’administration Trump offre un cadeau obscène aux pollueurs en annulant des amendes que GM et Stellantis méritaient amplement », a dénoncé Dan Becker du Center for Biological Diversity.
Fin d’une époque pour les véhicules sobres ?
Cette décision s’inscrit dans une série de reculs réglementaires amorcés par Washington. Le mois dernier, Trump a aussi annulé la tentative de la Californie de bannir les véhicules à essence d’ici 2035. Le gouvernement américain avait initialement prévu des amendes pouvant atteindre 14 G$ US d’ici 2032, dont 6,5 G$ pour GM, 3 G$ pour Stellantis et 1 G$ pour Ford. Mais la règle finale, adoptée en 2024, a abaissé la facture à 1,83 G$ US pour l’ensemble de l’industrie entre 2027 et 2031.
Tesla perd un levier de revenus
Tesla, qui avait récolté 2,8 G$ US en crédits de conformité zéro émission en 2023 en les revendant à d’autres constructeurs, pourrait aussi voir cet avantage compétitif s’effriter. Le sénateur républicain Bernie Moreno a qualifié ces coûts de « scandaleux » pour les manufacturiers acheteurs.
Avec des renseignements d’Automotive News