GMC L’Universelle 1955

Lorsqu’on pense aux concepts historiques du groupe General Motors (GM), il nous vient en tête des modèles pensés par les divisions Chevrolet, Pontiac, Cadillac, Olsdmobile et Buick. Pas GMC. Pourtant, la marque de camion de GM nous en a proposé un particulier en 1955, un de plus singulier de l’histoire de la compagnie.

On fait ici référence à L’Universelle.

La particularité de ce véhicule, outre son design complètement flyé, c’est qu’il proposait une configuration à traction. Si cette dernière a connu ses heures de gloire à partir du début des années 80, elle n’était pas très courante avant, et surtout dans les années 50. Voilà qui rendait L’Universelle unique.

Le GMC L’Universelle était en fait concept radical à l’époque. Outre sa configuration, le véhicule était hautement configurable et pouvait répondre à un large éventail de fonctions spécialisées.

Le vice-président de General Motors à l’époque, Philip Monaghan, avait déclaré ceci à propos de ce véhicule : « Bien que le design de base de L’Universelle soit pensé pour la livraison, des modifications mineures peuvent la transformer en un petit autobus, en véhicule taxi, en familiale ou en grande routière. »

Le design avait été supervisé par le célèbre Harley Earl, ainsi que Charles Jordan qui a ensuite dirigé le département de design de Cadillac. Ensemble, ils ont conçu un fourgon avec des portes-papillon qui, lorsqu’elles s’ouvraient, nous faisait découvrir un espace de chargement de 4898 litres. Les deux créateurs ont réussi ce tour de force en concentrant le groupe motopropulseur de L’Universelle autour de l’essieu avant. Le moteur en question était un V8 Pontiac de 287 pouces cubes portant le nom officiel de GMC 288.

Cela a donné à l’Universelle une superbe répartition du poids de 54/46. Cependant, la conception mécanique était complexe. Par exemple, en raison de l’absence d’espace pour un radiateur et ses conduits à l’avant, les ingénieurs ont géré le refroidissement en montant le radiateur à un angle dans un espace qui était relié au puits de roue du côté conducteur, et ce, jusqu’au toit, où un ventilateur aspirait l’air chaud par le haut. Le fait d’avoir la cabine devant l’essieu avant a également compliqué la géométrie de la direction qui utilisait plusieurs engrenages pour transférer la force de rotation à la crémaillère.

Imaginez les coûts de production et de réparation d’un tel véhicule. Cependant, l’idée a fait du chemin et on a par la suite vu des modèles du genre apparaître avec une configuration à traction.

C’est parfois la mission d’une étude, soit lancer une (ou plusieurs) idée qui fait ensuite son bonhomme de chemin.

Malgré tout, L’Universelle demeure un concept aussi unique qu’oublié. Voilà pourquoi il est important de le ramener à l’avant-scène.