GMC Sierra EV
On aime son autonomie, moins son prix
Depuis le temps qu’on l’attendait, on est maintenant en plein dedans : la mise en marché de toutes les variantes de véhicules électriques promise par la plateforme Ultium de General Motors. Ça touche toutes ses marques, y compris GMC, qui compte sur trois camions électrifiés, le plus attrayant étant la camionnette Sierra EV.
Les deux autres sont des Hummer, qui viennent avec leur réputation de véhicules démesurés et probablement même décadents. La Sierra EV, elle, cible une tout autre clientèle, même si, à 83 000 $, elle souffre du même gros handicap qui ralentit le virage électrique au Canada en ce moment : elle coûte cher.
Au moins, pour le prix, on a toute une machine. La Sierra EV hérite d’un groupe électrique gigantesque, d’une puissance équivalent à 760 chevaux et d’un couple de 785 livres-pied, qui lui permet de remorquer à peu près n’importe quoi, jusqu’à une capacité maximale de 12 500 livres, si c’est ce que vous recherchez.
Son autonomie est de 760 kilomètres. C’est beaucoup. C’est peut-être trop. Mais sur une camionnette qu’on utilise pour le travail, c’est rassurant. Vous pouvez remorquer, aller dans le bois ou sur le chantier, en revenir, sans vous soucier de manquer de jus. La seule chose, il faut un chargeur rapide. Une borne de niveau 2 va prendre une éternité à recharger sa pile.
Sinon, sa boîte est de dimensions assez régulière, à l’arrière, mais en plus, vu l’absence d’une grosse cylindrée, elle a un coffre sous son capot, à l’avant. On peut y déposer des sacs d’assez bon volume, une épicerie ou des bagages, sans encombrer la boîte ou, en fait, sans craindre que les sacs soient exposés.
Évidemment, ça laisse tout plein d’espace dans l’habitacle, qui entre dans la catégorie des grands espaces. On peut asseoir trois grandes personnes à l’arrière sans aucune peine. Il y a aussi énormément de place pour les deux occupants à l’avant, même s’il y a une console centrale elle-même très imposante.
La Sierra EV est une camionnette pleine grandeur, une grosse camionnette, érigée sur une plateforme déjà très verticale. On est assis très haut. Son design est très carré, et quand on conduit, on a une mauvaise idée de ses dimensions. Surtout que les rétroviseurs et les caméras sont malcommodes pour bien voir les angles morts. Il faut conduire prudemment, c’est drôlement irritant, surtout qu’on n’a pas eu le même problème de visibilité au volant de la Chevrolet Silverado EV, une camionnette construite sur la même plateforme.
Le modèle qu’on a essayé était le Denali. Il vient équipé avec l’aide à la conduite Super Cruise de GM, qui est un des plus avancés sur la route. Il fonctionne en mode mains libres, sur de longues distances. Il change de voie tout seul, sur l’autoroute. Il se débrouille étonnamment bien, en fait, tellement qu’on a le goût de l’activer le plus souvent possible. C’est reposant dans la circulation dense, c’est agréable de jour comme de soir de laisser le véhicule enfiler les kilomètres sans tenir le volant.
Il faut quand même garder les yeux sur la route.
Longue histoire courte, la Sierra EV est une superbe camionnette. Elle fait mentir quiconque prétend que l’électrique n’est pas utile dans un tel véhicule. La Sierra est un peu plus huppée que la Silverado, et elle coûte cher. On aimerait voir un modèle plus compact et plus abordable, comme ce que Ford promet pour dans trois ans.
Mais une camionnette électrique est un véhicule utilitaire qu’il est difficile de ne pas aimer.