Hausse des ventes au Canada pour la première moitié de 2025

Malgré une performance robuste au cours des six premiers mois de l’année, le marché automobile canadien pourrait frapper un mur d’ici la fin de 2025, alors que les tarifs douaniers imposés par les États-Unis et les mesures de rétorsion canadiennes vont commencer à faire effet.
Selon les données du centre de données et de recherche d’Automotive News (Automotive News Research & Data Center), 958 214 véhicules neufs ont été vendus au Canada durant les six premiers mois de l’année, une hausse de 4,3 % par rapport à la même période en 2024. Le deuxième trimestre a vu le marché progresser de 6,4 %. Et les prix moyens de transaction ont continué de grimper, atteignant 48 900 $, contre 48 300 $ l’an dernier.
Des ventes stimulées par des incitatifs et un financement alléchant
Selon J.D. Power Canada, les ventes ont profité de programmes incitatifs généreux, avec une moyenne stable de 5500 $ par véhicule. De plus, la baisse des taux d’intérêt de la Banque du Canada a permis le retour du financement à 0 %, gardant les paiements mensuels autour de 870 $, en moyenne.
« On voit encore beaucoup de véhicules bien équipés quitter les concessions, mais les constructeurs réussissent à proposer des offres attrayantes », a souligné Robert Karwel, directeur principal chez J.D. Power.
Les VUS compacts compensent le ralentissement des camionnettes pleine grandeur
Le segment des VUS compacts continue de croître, malgré un marché plus frileux du côté des camionnettes pleine grandeur. Ce « glissement de prix » dans chaque segment généraliste maintient les marges, mais pourrait masquer les premiers signes de ralentissement.

Les tarifs : la tempête est à venir
Selon Robert Karwel, les véritables effets des tarifs douaniers imposés par l’administration Trump sur l’acier, l’aluminium, certaines pièces et même l’assemblage n’ont pas encore été pleinement ressentis. Le mois de juin marque le début d’une période critique : « On commence tout juste à voir les répercussions. Ce n’est pas encore mesurable, mais ça s’en vient », dit-il.
Les constructeurs répartiront les coûts des tarifs sur plusieurs modèles, tout en absorbant une partie des hausses, du moins pour le moment.
Des prévisions moins reluisantes pour le reste de l’année
Selon Scotiabank Économie, le rythme de vente ralentira lors de la seconde moitié de l’année. La banque prévoit des ventes de 1,88 million de véhicules en 2025, puis 1,81 million en 2026, citant une croissance économique faible, un marché du travail plus fragile, et l’incertitude entourant les tarifs et les prix.
Juin en hausse, essoufflement en vue
Les ventes de juin ont augmenté de 5,3 %, pour environ 178 000 unités, selon le consultant automobile DesRosiers (DesRosiers Automotive Consultants [DAC]). Toutefois, le taux annuel désaisonnalisé (SAAR) est tombé à 1,81 million, le plus bas de l’année. « La dynamique du marché s’essouffle après un début d’année fort », a expliqué Andrew King, associé directeur chez DAC.
Les marques gagnantes… et perdantes
Parmi les 10 marques qui rapportent encore mensuellement :
- • Genesis (+41,3 %) mène la hausse.
- • Acura grimpe de 28,7 %, Lexus de 4,3 %, Honda de 19,6 %.
- • Subaru est la seule à enregistrer un recul (-4,3 %).
Contenu original de auto123.