Les prix des véhicules neufs au Canada grimperont dès juin
Une hausse moyenne de 4 % prévue sur les véhicules neufs

Le mois de juin 2025 marquera le début d’une hausse des prix des voitures neuves au Canada, conséquence directe de l’imposition de tarifs douaniers sur les véhicules construits aux États-Unis. Toutefois, selon Robert Karwel, analyste principal chez J.D. Power Canada, l’impact sera moins sévère que prévu initialement. L’estimation la plus récente prévoit une augmentation moyenne de 4 %, soit environ 2 000 $ par véhicule, ce qui porterait le prix moyen de transaction à 51 000 $ contre 49 000 $ actuellement. À titre comparatif, une analyse de mars dernier anticipait une hausse allant jusqu’à 6 000 $ par unité.
Les constructeurs prêts à absorber une partie du choc
Karwel souligne que ce scénario représente le pire des cas, car les constructeurs ne refileront probablement pas 100 % des coûts aux consommateurs. Pour éviter de freiner leurs objectifs de ventes annuelles, plusieurs marques absorberont une part des hausses ou ajusteront leurs volumes de production selon les versions de véhicules. Il reste cependant incertain quelle portion sera assumée par les marques, transférée aux clients ou absorbée par les concessionnaires eux-mêmes. Le véritable effet se fera sentir à la fin du deuxième trimestre et au cours du troisième, selon Karwel.
Un impact inégal selon les marques et les types de véhicules
La hausse tarifaire ne touchera pas toutes les marques ni tous les segments de la même façon. Certains constructeurs s’en sortiront sans impact, tandis que d’autres verront une hausse pouvant frôler 8 %. Les véhicules les plus touchés sont les camionnettes et les VUS intermédiaires et pleine grandeur, segments très dépendants de l’assemblage américain. En effet, 41 % des véhicules vendus au Canada au premier trimestre 2025 proviennent des États-Unis, selon DesRosiers Automotive Consultants.
Pourquoi la hausse sera moins douloureuse qu’annoncé
La réduction des prévisions tarifaires est notamment attribuable à la décision d’Ottawa du 9 avril, qui a introduit des contre-tarifs ciblés tout en exemptant les pièces canadiennes et mexicaines contenues dans les véhicules américains. Cela a permis de réduire le tarif effectif bien en dessous des 25 % redoutés. De plus, la durée de ces tarifs demeure incertaine. Le gouvernement canadien a affirmé qu’il retirerait ses mesures si l’administration Trump faisait de même. Bien que ce ne soit pas encore le cas, certains signaux à Washington laissent entrevoir un possible relâchement de la guerre commerciale.
Une hausse discrète, camouflée par la réduction des incitatifs
Plutôt que d’augmenter visiblement les prix affichés en concession, J.D. Power prévoit que les constructeurs réduiront les incitatifs financiers pour compenser. Actuellement, la moyenne des incitatifs offerts (espèces ou autres) s’élève à environ 5 000 $, ce qui donne une marge de manœuvre pour amortir les coûts des tarifs sans hausser les prix sur l’étiquette.
En résumé, les consommateurs verront des prix monter subtilement, mais le marché automobile canadien fera de son mieux pour limiter les effets négatifs sur les ventes.
Avec des renseignements d’Automotive News Canada