Historique de la Porsche 928
L’histoire de la 928 est singulière. C’est la première voiture à moteur V8 chez Porsche. Le projet 928 est né en 1971. Mais, il aura fallu attendre en 1977 au Salon de l’auto de Genève pour voir le premier modèle. Le dessin est l’œuvre d’Anatole Lapine né à Riga en Lettonie, élevé en Allemagne (Hambourg). Il a quitté l’Allemagne en 1951 pour aller travailler chez General Motors. Il revient en Allemagne en 1965 pour travailler au centre de recherche d’Opel (qui appartient à GM). Il est recruté par Porsche en avril 1969 et Lapine deviendra le créateur de la ligne de la 928.
Sortir de la dépendance de la 911
Le projet 928 est né de la volonté d’Ernst Fuhrmann, le créateur du quatre-cylindres à plat des Porsche 550 et 718 qui veut ouvrir de nouveaux horizons à Porsche qui dépend trop fortement des ventes de la 911 pour sa survie. Une équipe est donc mandatée pour créer un nouveau modèle dès 1971. La commercialisation va commencer à la fin 1977 pour l978.
Voiture de l’année en Europe
Dès sa sortie sur le marché, la 928 est élue voiture de l’année en Europe. C’est la seule et unique fois que cette récompense est attribuée à une voiture de sport. La voiture est non seulement belle et unique, elle est aussi puissante. Vous avez un moteur V8 en alliage à l’avant qui fait 4,5 litres et 240 chevaux avec injection mécanique, une boîte pont à l’arrière reliée au moteur par un arbre de transmission tournant dans un carter rigide (système Transaxle). Cette disposition permet d’avoir une répartition des masses de quasiment 50/50 entre les deux essieux. La boîte est soit un manuelle 5 vitesses soit une automatiques 3 vitesses. Vous avez aussi en première mondiale une intégration complète des pare-chocs. Vous avez aussi un système Weissach de correction du pincement. Ce système est destiné à combattre le survirage en cas de levé d’accélérateur brutal en courbe. Autre première mondiale.
La 928 S
En 1979, Porsche présente au Salon de l’auto de Francfort la 928 S qui est une version plus sportive qui vient épauler la 928. Les voitures sont des années modèles 1980. La cylindrée passe à 4,7 litres et la puissance atteint les 300 chevaux. Elle comporte les mêmes caractéristiques de base que la 928 et ajoute des freins plus performants avec écopes dans le masque avant, becquets avant et arrière, baguettes latérales
et jantes spécifiques.
Fin de production de la 928 originelle en août 1982 . Seule la S est toujours en production.
1983
Passage à l’injection électronique pour la 928 qui passe à 310 chevaux et dont la consommation diminue de 10%. À partie de 1984, la boîte automatique a désormais 4 rapports (au lieu de 3). Ce modèle est surnommé S2 pour le distinguer de la version précédente.
1986
La S2 est abandonnée et c’est le passage à la S4. Bien sûr, vous vous dites » Et la S3 ? « . Et bien une S3, c’est une version réservée aux marchés US, Canadien et Japonais, pour les millésimes 1985 et 1986. Elle a une version à 4 soupapes par cylindre, de 5 litres du V8. Ceci pour compenser les pertes dues aux systèmes antipollution. Objectif partiellement atteint car une S3 fait 288 ch contre 310 ch a une S2. Bref, la S4 arrive. Elle hérite du moteur de la S3 revu et corrigé. Il délivre désormais 320 ch pour tous les marchés, avec ou sans catalyseur. Les boucliers avant et arrière sont redessinés pour améliorer le Cx et l’efficacité de l’éclairage.
Un carénage sous le moteur fait sont apparition, de même que des volets de régulations de débit d’air dans le nez. Un aileron arrière améliore l’appui à grande vitesse tout en réduisant le Cx. Là aussi, la voiture est disponible soit avec une boîte manuelle 5 vitesses, soit une automatique 4 vitesses. A noter, une S4 avec pot catalytique bat plusieurs records du monde de vitesse sur un lac salé aux USA. C’est la voiture de série la plus rapide disponible aux USA.
1988
Présentation au salon de Genève de la 928 S4 Club-Sport pour l’Europe uniquement. Il s’agit d’une S4 manuelle allégée au détriment de l’équipement et modifiée mécaniquement (arbres à cames , échappement, rapport de pont, jantes différentes et plus larges…). Cette version très éphémère possède pourtant une sous-variante, la S4 SE qui est la même, avec un équipement proche de celui d’une S4 normale. La SE n’a été vendue qu’en Angleterre, à 42 exemplaires.
1989
Apparition en mars de la 928 GT qui est globalement une S4 Club-Sport avec l’équipement standard. Autant dire que l’on n’est pas loin de la S4 SE…Néanmoins, Porsche annonce 10 ch de plus et donc une GT délivre 330 ch tandis qu’une CS/SE n’en fait que 320 avec les mêmes composants 😉 La GT est disponible pour tous les marchés. La S4 reste disponible en boîte automatique ou manuelle.
1990
Rationalisation de la gamme, désormais vous choisissez entre une S4 automatique confortable ou bien une GT à boîte manuelle avec sa suspension sport. Les voitures françaises sont désormais catalysées. Apparition du PSD, différentiel autobloquant à commande électronique.
1992
Lancement de la dernière version de la 928, la GTS. Elle supplante le couple S4, GT et est disponible soit en automatique 4 vitesses, soit en manuelle 5 vitesses. Elle se distingue par :sa cylindrée passée à 5.4 litres, ses 350 chevaux, ses nouveaux rétroviseurs, dits « Cup « , ses nouvelles jantes d’un dessin identique à celui de la nouvelle 965 Turbo et la 964 Carrera RS, ses ailes arrières élargies, son aileron peint couleur carrosserie et son bandeau réfléchissant sur le bouclier arrière.
1995
Fin de la production de la 928. Les derniers modèles sont assemblés à la main.
C’est la Panamera qui viendra prendre l’espace vide laissé par la 928, mais seulement en 2009. Cette dernière sera la première berline de la marque.