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Il y a 125 ans, la première auto roule à Montréal

Ucal-Henri Dandurand est souvent désigné comme la première personne à avoir conduit une automobile à Montréal. C’était en 1899.


« La voiture sans cheval fait son apparition à Montréal ». Voilà comment La Patrie décrit l’apparition de la première automobile à Montréal dans son édition du 22 novembre 1899, il y a 125 ans. Et le conducteur, Ucal-Henri Dandurand (1866-1941), savait qu’il allait causer une véritable commotion.

Âgé de 33 ans, Dandurand était le directeur du vélodrome Queen’s Park de Verdun et un courtier en immobilier prospère. Au cours de l’été, lui et son fils Henri, 6 ans, s’étaient rendus au Massachusetts à l’usine de la New England Motor Carriage Company pour commander une Waltham à moteur à vapeur. L’usine était aussi grosse que « l’arrière-boutique d’un plombier », racontera Henri plus tard pour un article publié dans le magazine Perspectives, en janvier 1963.

Fondée à Boston, en février 1899, cette entreprise avait relocalisé son usine dans la petite ville de Waltham, au Massachusetts, en mai. Aujourd’hui, on qualifierait de jeune pousse ce genre d’entreprise (qui cessera ses activités en 1902).

Quoi qu’il en soit, Dandurand savait parfaitement ce qu’il faisait en achetant cette Waltham, comme le rappelle son fils dans Perspectives : « Homme d’avant-garde, il avait une foi aveugle en la publicité et s’il devint le premier automobiliste de la métropole, c’était plus par souci d’attirer l’attention sur ses affaires que par désir de rouler carrosse. »

Car il faut savoir qu’Ucal Dandurand avait de grandes visées. Le 21 novembre, il avait conduit une première fois sa rutilante Waltham avec A.-J. de B. Corriveau, un partenaire d’affaires avec qui il avait fondé la Dominion Auto-Car Company. Ensemble, ils envisageaient de fabriquer de la Waltham sous-license au Canada et comptaient la vendre 600 $, une somme considérable à une époque où le salaire annuel moyen d’un Québécois gravitait entre 250 $ et 275 $. Une annonce publiée dans le Montreal Star en avril 1900 rappelle ce projet.

En habile homme d’affaires, Dandurand avait donc planifié un grand événement pour l’après-midi frisquet du 22 novembre. Une sorte de ballade « inaugurale » qu’il allait accomplir en bonne compagnie. Car, pour cet événement qu’il avait pris soin d’ébruiter avec l’aide de journaux, comme La Patrie et du Montreal Star, il avait donné rendez-vous à Raymond Préfontaine, maire de la ville (de 1898 à 1902), sur la Place d’Armes, un lieu très passant de ce que nous surnommons aujourd’hui le quartier historique du Vieux-Montréal.

Henri Dandurand raconte : « Prenant son courage à deux mains, le maire Raymond Préfontaine accompagné de mon père, fit le premier voyage dans nos rues, aux acclamations des curieux rassemblés devant les boutiques. Le lendemain, les journaux ne parlaient que de l’événement. »

On imagine l’excitation du public à la vue de cette étrange machine que le fils décrit comme bruyante et malodorante. Une voiture animée par un moteur de 3 ch qui, selon La Patrie, pouvait s’élancer à « une allure de 2 minutes au mille, mais sur la route, sa vitesse ordinaire est de 15 milles à l’heure ». Le Montreal Star nous apprend, par ailleurs, qu’elle avait tout de même une autonomie d’environ 80 milles (130 kilomètres).

N’empêche qu’au bout de quelques mois, cette Waltham reprendra le chemin des États-Unis. Ucal Dandurand la jugeait « non satisfaisante », rappelle son fils Henri dans une entrevue accordée au journaliste Jacques Fortin du Petit Journal, en avril 1960 !

D’autres automobiles succéderont à cette Waltham, notamment un vis-à-vis De Dion-Bouton 1901, une voiture française à quatre places face-à-face que l’on peut découvrir au musée du Château Ramezey, à Montréal.

Précisons, par ailleurs, que Dandurand n’a pas été le premier automobiliste montréalais. Dans le magazine Nos racines de juillet 1982, Jacques Lacourslère et Hélène-Andrée Bizier affirment que ce titre revient à L.-C. Rivard et E. Guillet, dont le « deux voitures, des américaines, ont roulé dans la boue au printemps 1898 ».

Il n’a pas été le premier automobiliste de la Belle Province, non plus. Deux Québécois partagent ce titre : George Foote Foss, un mécanicien, forgeron, réparateur de vélos et inventeur de Sherbrooke, et Henri-Edmond Casgrain, un dentiste de la Ville de Québec. Le premier a conçu une voiturette à quatre roues animée par un moteur à essence qu’il a montré pour la première fois au printemps 1897, alors que le second a acheté une 3-roues à essence Léon Bollée à deux places en tandem avec laquelle lui et son épouse se sont déplacés dans la Ville de Québec dès l’été suivant.

Oui, l’histoire est pavée de surprises !

Bonne et heureuse année à tous les lecteurs d’AnnuelAuto.ca et de L’Annuel de l’automobile !

Photo : Ville de Montréal et Château Ramezay/Site historique de Montréal

NDLR – Première mise à jour le 1er janvier 2025 à 16h55. Seconde mise à jour le 2 janvier 2025 à 12h15.

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