Il y aura encore des autos à essence au 22e siècle
Alors que la transition vers les véhicules électriques s’accélère, certains experts prédisent la disparition du moteur à combustion interne d’ici la fin du siècle. Ce ne sera pas tout à fait le cas si on se fie à des données qui ont été partagées la semaine dernière durant de la North American International Propulsion Conference de la SAE.
En fait, il existe deux raisons pour lesquelles on peut prédire avec une certaine assurance qu’il y aura encore des autos à essence sur la route en 2101.
La première est purement scientifique : on ne peut jamais prouver un négatif. Il est impossible de prédire hors de tout doute qu’on ne construira plus d’autos à essence, un jour (à moins bien sûr d’une espèce de catastrophe qui mettrait fait à toute forme d’industrialisation.
La seconde est d’ordre économique. Elle est fournie par la SAE, la société des ingénieurs américains de l’automobile, qui prêchent un peu pour leur paroisse, il faut le dire.
Selon la SAE, donc, malgré l’engouement pour les véhicules électriques, il leur reste plusieurs défis à relever. Le coût des systèmes de propulsion électrique est encore significativement plus élevé que celui des groupes motopropulseurs à combustion interne. Le coût moyen est d’environ 13 500 $US pour un groupe électrique contre 7100 $US pour un groupe à essence. De plus, aux États-Unis, on pense que le déploiement des infrastructures de recharge, malgré une accélération récente, reste insuffisant pour répondre à la demande croissante.
Alors que les ventes mondiales de moteurs à essence devaient initialement diminuer de 6 à 8 % par an, elles diminuent en réalité à un rythme deux fois moins rapide. Dans les pays en développement, notamment pour certains segments comme le transport routier longue distance, le moteur à essence devrait rester dominant pour le reste du 21e siècle, dit la SAE.
Les lobbys aident. L’industrie automobile américaine a récemment bénéficié d’un répit avec la révision des normes d’émissions de l’EPA pour 2032. Les nouvelles règles sont plus souples et permettent une combinaison de véhicules électriques, de véhicules hybrides rechargeables et de véhicules hybrides, ce qui rend ces objectifs plus réalistes.
Cela dit, les constructeurs automobiles devront s’ajuster plus tôt que tard. Selon la SAE, ils devront réduire leurs coûts de R&D et d’investissement, ainsi que l’amélioration de l’efficacité de leurs processus d’approvisionnement. S’ils n’agissent pas rapidement, ils risquent de voir leurs bénéfices s’effondrer d’ici 2030.