Jaguar F-Pace SVR

Le F-Pace SVR est un VUS intermédiaire qui a plusieurs prétentions, mais qui en a une surtout qui est assez particulière : son V8 est déjà périmé. Remarquez, le 2 litres turbo du F-Pace d’entrée de gamme n’a pas plus d’avenir que lui. La raison : Jaguar va cesser de produire des véhicules à essence au plus tard à la fin 2025. Les nostalgiques, les réactionnaires et tous les autres qui ne veulent pas rater leur chance de piloter un véhicule Jaguar animé par un V8 à compression qui est relativement fiable, qui a du muscle en masse et qui n’a pas peur des arrêts à la pompe ont encore quelques mois pour mettre la main sur un exemplaire de ce véhicule.

À partir du 1er janvier 2026, Jaguar sera une marque d’autos de luxe strictement électrique. Remarquez qu’on risque de voir des VUS de 500 chevaux ou plus apparaître à son catalogue, la seule différence est qu’ils ne consommeront plus d’essence. Une bonne affaire, étant donné la consommation moyenne d’environ 15 litres aux 100 kilomètres du F-Pace SVR…

À ce propos, cette version à moteur V8 de F-Pace est la plus huppée présente au catalogue. Son prix de détail est d’un peu plus de 96 000 $, avant taxes et préparation. Ça donne droit à la fameuse cylindrée de 5 litres dont on parlait il y a un instant, mais aussi à quelques autres petits accessoires plutôt sympathiques, dont un duo d’affichages sur le tableau de bord qui se trouvent derrière le volant et au haut de la console centrale.

Ce véhicule est prêt pour CarPlay 3.0 et sa personnalisation de tous ses écrans. Il est déjà compatible avec les versions sans fil de CarPlay et d’Android Auto. Jaguar réussit à ne pas trop exagérer côté commandes tactiles et c’est une bonne chose. On trouve une molette pour le volume et quelques touches pour contrôler la sono et l’affichage sur le volant et au bout de l’appui-coude central. C’est pratique.

Ça permet de se concentrer sur la conduite, ce qui, on s’entend, est la principale chose à faire avec le F-Pace SVR, même s’il s’agit d’un VUS et non d’une voiture sportive. Ses différents modes de conduite aident à lui donner beaucoup de caractère. Pour les gens qui sont tout le temps pressés, un mode «dynamique» permet de décoller et de boucler le fameux 0-100 km/h en 4 secondes à peine.

Heureusement, les freins sont ensuite assez puissants pour freiner tout ça rapidement. La direction est juste assez lourde et communique bien l’état de la route. La boîte de transmission à huit rapports pourrait être un peu plus nerveuse, mais dans l’ensemble elle passe les rapports en douceur et rend la conduite assez plaisante.

Évidemment, il reste à espérer que ce véhicule-là peut tenir en un seul morceau assez longtemps pour pouvoir réellement en profiter. On connaît la réputation de la marque anglaise par rapport à la fiabilité de ses produits… Et même au-delà de la fiabilité, un VUS sportif qui est équipé de pneus aussi minces sur des jantes de 21 pouces, c’est courir après le trouble. Il suffit d’un nid-de-poule de trop pour provoquer une crevaison, et c’est d’ailleurs ce qui s’est produit durant l’essai.

Évidemment, rien ni personne n’est à l’épreuve des nids-de-poule québécois. On pourrait aussi dire que rien non plus n’est à l’abri de l’inexorable passage du temps, surtout pas le F-Pace SVR, qui donne un dernier aperçu de l’expérience de piloter un véhicule à moteur V8.