Jeep Grand Cherokee L
Il y a beaucoup de nouveautés cette année du côté de chez Jeep et une bonne partie de ces nouveautés se trouvent à bord du Grand Cherokee, un VUS de plus en plus gros et de plus en plus luxueux qui, on l’oublie souvent, est quand même le premier modèle à avoir défini cette catégorie de véhicules utilitaires urbains de luxe et qui est aujourd’hui une sinon la plus lucrative pour le secteur automobile nord-américain.
Une de ces nouveautés est l’édition allongée qui a été mise sur la route à la fin de 2021 et qui porte le nom de Grand Cherokee L. C’est un modèle qui a essentiellement comme particularité d’être équipé d’une troisième rangée de sièges. Et vu les dimensions, c’est vraiment le croisement d’une fourgonnette et d’un VUS, tout ça dans une finition qui se veut un peu plus luxueuse.
Étonnamment, le prix de base du Grand Cherokee L est assez, euh, « bas ». Pas dans le sens où ce véhicule-là est abordable, mais dans le sens où il ne coûte que 400 $ de plus en version de base que le Grand Cherokee tout court. Le Grand Cherokee L est offert en sept versions qui coûtent jusqu’à 78 000 $ donc ceux qui ont vraiment beaucoup trop d’argent à dépenser peuvent eux aussi y trouver leur compte.
Personnellement, par contre, je recommanderais à ces gens-là d’attendre l’arrivée du Grand Cherokee 4xe à moteur hybride branchable, qui a le mérite de proposer une « offre technologique » autrement plus sophistiquée que celle du « L ».
Car on va se le dire, le Grand Cherokee est un VUS décadent. Dans tous les sens du mot. Et l’édition allongée ne corrige pas ce travers. Il s’accroche à une définition du luxe qui est tout simplement désuète. Le luxe chez Jeep est défini comme ce qui est excessif et superflu. On peut dire la même chose de Land Rover, remarquez. C’est une vision très « anglo-saxonne » du luxe qui est en fait la même qui pousse des milliardaires à aller abattre le dernier animal vivant d’une espèce en voie d’extinction.
Cette décadence est incarnée par le choix de deux moteurs qui est toujours le même chez Jeep depuis des années : le V6 Pentastar de 3,6 litres est offert de série sur les versions de base. Le V8 Hemi de 5,7 litres peut le remplacer pour ceux qui veulent une capacité de remorquage accrue ou qui aiment tout simplement faire le plein plusieurs fois par semaine.
D’ailleurs Jeep indique que la fiche technique du Grand Cherokee une consommation d’essence moyenne qui peut être «aussi basse que» 13 litres aux 100 kilomètres pour le V6. En réalité, ça grimpe plus près des 15 litres aux 100 kilomètres et ça, c’est avec beaucoup d’autoroute.
Parlant de route, ceux qui aiment se déplacer ailleurs que sur la route vont apprécier ce véhicule qui a tellement d’options et de réglages de conduite pour le hors route qu’il est facilement le VUS à sept passagers le plus agile dans les sentiers. À condition d’avoir confiance dans sa perception spatiale parce que la visibilité, elle, n’est pas très bonne : la ceinture de caisse est très élevée et limite la vision qu’on a du sol.
Au volant, on voit bien par contre le système Uconnect présent sur la console et qui est excellent, tant pour sa réactivité que son ergonomie. On voit aussi toutes les commandes proposées pour ajuster les nombreuses aides à la conduite et ça, c’est peut-être un peu trop intense.
Mais bon, quand on achète un VUS de luxe qui définit le luxe comme étant toute forme imaginable de surabondance, il faut quand même s’assumer. Mais honnêtement, faites-vous une faveur à vous-mêmes et à tout le monde autour et attendez au moins l’arrivée de la version branchable s’il vous faut absolument acheter un Grand Cherokee.