La CADA presse Ottawa d'agir pour sauver la compétitivité automobile au Canada

Cette semaine, sur la colline parlementaire, l’Association des Détaillants d’Automobiles du Canada (CADA) a dévoilé le « Cadre canadien de compétitivité automobile ». Ce document expose les mesures concrètes que, selon l’association, le prochain gouvernement fédéral devra adopter pour que le pays et son industrie automobile demeurent compétitifs, tout en évitant une crise d’accessibilité pour les consommateurs.
« Le Cadre de la CADA énonce des actions réglementaires claires que nous exhortons le prochain gouvernement fédéral à prendre pour protéger les consommateurs, les concessionnaires indépendants et l’économie », a déclaré Tim Reuss, PDG de la CADA, qui représente plus de 3200 concessionnaires à travers le pays, employant collectivement 178 000 personnes.
Une crise d’accessibilité en approche
Selon Tim Reuss, les répercussions des tarifs douaniers américains plongent le secteur dans l’incertitude. « Nous saluons la retenue du gouvernement canadien dans sa réponse, mais il est clair que nous nous dirigeons vers une crise de l’accessibilité automobile », a-t-il averti.

Face à cette urgence, la CADA propose cinq mesures prioritaires :
1. Abandonner les quotas de véhicules électriques (VÉ)
Alors que le Canada a connu un succès notable dans l’adoption des VÉ grâce à un alignement efficace entre la demande, l’infrastructure de recharge et les incitatifs, la dynamique est en train de s’effriter. L’infrastructure n’évolue plus au même rythme, et les aides à l’achat, tant fédérales que provinciales, sont réduites voire supprimées.
La CADA demande donc la fin des mandats imposant des quotas de ventes de VÉ.
2. Élargir l’horizon réglementaire canadien
Le Canada est encore trop dépendant des normes américaines en matière de sécurité et d’environnement, ce qui limite le choix des véhicules pour les Canadiens.
La CADA suggère de reconnaître les certifications de conformité des véhicules provenant du Japon, de la Corée du Sud et de l’Union européenne. Cela ouvrirait le marché sans représailles commerciales envers les États-Unis, tout en élargissant les choix pour les consommateurs.

3. Empêcher les grandes banques de concurrencer leurs propres clients
Alors que la Loi sur les banques est en cours de révision, certaines grandes institutions souhaitent pouvoir offrir du crédit-bail directement aux consommateurs. Pour la CADA, cela créerait un conflit d’intérêt, les banques ayant accès aux données financières complètes des concessionnaires qu’elles financent.
Rappelons qu’en 2008, ces mêmes banques s’étaient retirées du marché du financement automobile. La CADA demande donc qu’aucune nouvelle latitude ne leur soit accordée.
4. Abolir la taxe de luxe inefficace sur les véhicules
Imposée récemment, la taxe de luxe sur les véhicules s’est révélée coûteuse, inefficace et imprévisible, selon la CADA. Les consommateurs ont rapidement adapté leurs comportements pour l’éviter. Sa gestion par un tout nouveau système, distinct de la TPS/TVH, en fait une taxe coûteuse pour tous — gouvernement, manufacturiers et détaillants.
La CADA demande son abolition pure et simple.
5. Rembourser les dettes liées aux incitatifs IZEV
En janvier 2025, Transports Canada annonçait à la hâte que le programme d’incitatifs pour les VÉ pourrait manquer de fonds. Le week-end même, une entreprise américaine peu implantée au Canada a pu soumettre pour plus de 48 millions de dollars de demandes. Le lundi, le programme était fermé. Les concessionnaires canadiens ont avancé environ 10 millions de dollars pour leurs clients, sans compensation à ce jour.
La CADA exige que le gouvernement rembourse immédiatement cette dette.
Un appel à l’action pour l’avenir de l’automobile au Canada
Le Cadre de compétitivité automobile de la CADA se veut un guide pragmatique pour aider le prochain gouvernement à naviguer dans une période de transition majeure. Selon la CADA, d’entreprendre les mesures suggérées assurerait une politique automobile équilibrée, accessible et durable.
Contenu original de auto123.