La production automobile canadienne en déclin
Le plus beau niveau depuis des décennies
La production de véhicules au Canada est en déclin marqué, avec seulement 1,3 million de voitures et camions légers attendus en 2024, le niveau le plus bas depuis des décennies, à l’exception de la pandémie de Covid-19. Cette baisse, causée par le ralentissement de la demande et l’arrêt des usines par des constructeurs américains, met en lumière les défis auxquels l’industrie fait face, selon un rapport du Trillium Network for Advanced Manufacturing.
Une chute brutale depuis 2018
En 2018, les usines canadiennes produisaient plus de 2 millions de véhicules par an. Aujourd’hui, elles ont glissé à la troisième position parmi les fournisseurs de véhicules au Canada, derrière les États-Unis et le Mexique, ce dernier devenant le deuxième fournisseur.
Selon Trillium, cette baisse reflète les pertes de parts de marché des constructeurs américains face à leurs concurrents asiatiques et leur lutte pour s’adapter à l’ère des véhicules électriques.
Les usines américain en difficulté
Plusieurs usines des grands constructeurs de Detroit au Canada ont vu leurs activités réduites ou suspendues :
- Ford à Oakville (Ontario) n’assemble rien actuellement. Le constructeur a annulé en avril son projet de fabriquer un grand VUS électrique et prévoit désormais de produire des pickups F-Series Super Duty à partir de 2026.
- Stellantis à Brampton (Ontario) a cessé la production de la berline Chrysler 300C il y a un an, mais devrait reprendre avec un modèle Jeep à l’avenir.
- General Motors à Ingersoll (Ontario) continue de fabriquer des fourgons électriques commerciaux, mais à un rythme bien en deçà de sa capacité.
La montée du Mexique et le rôle des consommateurs canadiens
Aujourd’hui, 50 % des voitures et camions légers vendus au Canada sont produits aux États-Unis, tandis que le Mexique représente désormais 15 % du marché. La part des véhicules fabriqués au Canada a chuté à seulement 9 %, le reste provenant d’Asie et d’Europe.
L’industrie des pièces en croissance
Malgré ce déclin, le secteur des pièces automobiles au Canada est en pleine expansion, soutenant les usines nord-américaines. Par exemple :
- Ford produit des moteurs en Ontario pour ses pickups lourds construits à Louisville, Kentucky.
- Des fournisseurs indépendants comme Magna International et Martinrea International exploitent des usines au Canada, aux États-Unis et au Mexique.
Cependant, toute tentative de réintroduire des tarifs commerciaux, comme l’a suggéré l’ancien président Donald Trump, pourrait perturber cet équilibre. Selon Brendan Sweeney de Trillium, « imposer des tarifs au Canada reviendrait à augmenter les coûts des véhicules emblématiques comme les F-250 et F-350 ».
Une opportunité pour restructurer l’industrie nord-américaine ?
Les défis actuels offrent une occasion pour les États-Unis et le Canada de pousser le Mexique à réformer ses pratiques, tout en reconnaissant que l’intégration étroite de l’industrie automobile nord-américaine rend toute rupture périlleuse.
Avec des renseignements d’Automotive News Canada