L’auto volante Samson Switchblade prendra bientôt son envol
Cette voiture volante sera vendue sous forme de kit partiellement assemblé
Dans un avenir rapproché, vous verrez peut-être un véhicule comme celui-ci vous croiser sur la route… ou elle vous survolera pendant que vous poirotez dans le trafic de 17h00 ! En juillet, le prototype de la Samson Switchblade a reçu une certification de la FAA (Federal Aviation Administration) permettant à ses concepteurs de commencer les vols d’essai. Après 14 années de développement, cette voiture volante prendra donc enfin son envol.
Mise au point par la société Samson Sky de Redmond en Orégon, la Switchblade est qualifiée de « première voiture sport volante de l’histoire » par son créateur, Sam Bousfield. Chef de la direction de l’entreprise, il rêve de construire ce genre de véhicule depuis son plus jeune âge.
Son aéronef routier a trois roues, un habitacle biplace comparable à celui d’une auto et une motorisation hybride. De plus, ses dimensions conviennent au garage d’une résidence unifamiliale typique d’Amérique du Nord, du moins lorsque ses ailes sont repliées.
Une aile qui se déploie comme une lame de canif
Rangée dans un espace situé sous l’habitacle, ses ailes se déploient en moins de trois minutes de l’avant vers l’arrière comme la lame d’un couteau à cran d’arrêt, un type de canif que les anglophones surnomment justement switchblade. Pendant ce temps, à l’arrière, la dérive, l’empennage et les gouvernes se déplient et se soulèvent au bout d’une poutre qui s’étirent pour les éloigner du logement de l’hélice à cinq pales.
Cette auto volante est dotée d’un tricylindre à essence de 1,6 L. Mis au point par le constructeur, ce moteur appelé Samson SC200 est refroidi par liquide. Alimenté de carburant super (octane de 91), il produit 190 ch. De plus, il est jumelé à une technologie hybride baptisée Skybrid, sur laquelle le constructeur ne donne toutefois aucun détail. En revanche, on sait qu’un réservoir de 136 L procurerait au pilote une autonomie de 724 km.
La Switchblade pourra atteindre à une altitude maximale de 3 962 m et avoir une vitesse de croisière de 258 km/h. Sa vitesse maximale sera 322 km/h. Cette auto volante aura besoin de 335 m pour décoller et de 213 m pour atterrir. De plus, le constructeur affirme que sa motorisation dispose d’un système de poussée inverse permettant de maintenir une stabilité directionnelle sur piste mouillée.
Vendue en kit pour la rendre « abordable »
Afin d’en faire un produit « abordable », la Switchblade a été conçue pour être livrée sous forme de kit partiellement assemblé. Elle répondra aux normes d’une catégorie d’aéronefs appelée « Expérimental/Construction amateur » pour laquelle l’acheteur doit réaliser au moins 51 % de l’assemblage, au regard de la FAA.
Ainsi, le constructeur pourra l’offrir à partir de 150 000 $US environ, le prix final n’étant pas encore fixé. La Switchblade Special, un cran plus haut dans la hiérarchie des variantes, sera offerte pour environ 245 000 $US aura une dotation enrichie. Et pour 770 000 $US et plus, la version Limited sera réalisée sur mesure avec tout le luxe exigé de l’acheteur.
Samson envisage déjà, par ailleurs, d’ajouter à sa gamme d’autres variantes : la Switchblade Snowbird, qui sera préparée pour les régions nordiques; l’Aurora, une variante à décollage et atterrissage court (ADAC) conçue pour les conditions d’atterrissage plus exigeantes; enfin, la Trek, une autre variante ADAC adaptée, celle-là, aux régions chaudes du globe et dotée d’une plus grande capacité de charge.
Bousfield espère commencer la production de la Switchblade dans les 18 mois qui suivront le vol inaugural de son prototype. Au moment d’écrire ces lignes, le carnet de commandes de l’entreprise compte déjà 1 600 réservations. Les trois quarts proviennent de pilotes certifiés.
La réservation est gratuite. Cependant, il est prévu que l’acheteur doit verser un à compte de 2 000 $US dans les 45 jours suivant le premier vol public de la Switchblade. Pour Bousfield, c’est sans doute un incitatif additionnel pour voir son prototype prendre enfin son envol !
Un créneau en développement
Cependant, la Switchblade n’est pas la seule voiture volante en développement. Quelques autres entreprises à travers le monde s’affairent également à développer ce nouveau genre de moyen de transport personnel. Pensons, entre autres, à la société slovaque Aeromobil qui a amorcé la commercialisation de la AM4.0 biplace, tout en annonçant récemment le lancement de l’AM Next à quatre places en 2027.
Pour sa part, Klein Vision, une autre société slovaque, a reçu en janvier une certification des autorités du transport aérien de ce pays pour son AirCar, alors que Pal-V aux Pays-Bas accumule les commandes pour sa voiture volante, la Liberty.
Enfin, rappelons que la société étatsunienne Terrafugia qui préparait la commercialisation de la Transition a été rachetée par Geely en 2017, pour ensuite voir son personnel être mis à pied et ses installations nord-américaines fermées en 2021. Son propriétaire chinois a décidé de tout rapatrier dans l’empire du Milieu…
Photos : Samson