Les immatriculations de VÉ ont reculé de 29,5 % au T2 2025 au Canada

Dans l’ensemble, le marché automobile canadien a connu un fort regain au deuxième trimestre 2025, mais ce n’est le cas pour les modèles branchés. Les immatriculations de véhicules à zéro émission (ZÉV) ont chuté de 29,5 % sur un an au T2 2025, avec une part de marché réduite à 8,6 % (contre 18,3 % au T4 2024).
Dans le détail, les véhicules 100 % électriques (BEV) plongent de 39,2 %, tandis que les hybrides rechargeables (PHEV) limitent leur repli à 2,2 %.
Volumes absolus et dynamique du marché global
En chiffres absolus, environ 37 000 ZÉV ont été immatriculés au deuxième trimestre 2025, contre plus de 48 000 un an plus tôt. En juin seulement, les ventes se sont établies à 14 000 unités, un recul de 35 % par rapport à 2024.
Ce décrochage survient alors même que, dans son ensemble, le marché canadien des véhicules neufs progressait de plus de 6 % au même moment, avec environ 177 000 immatriculations. Ce contraste illustre à quel point la tendance ZÉV s’écarte de la dynamique générale.
Voir aussi : Les ventes de véhicules électriques chutent au Canada depuis la fin des rabais fédéraux

Par province : où ça baisse le plus ?
Le recul est marqué au Québec (– 38,1 %) et en Colombie-Britannique (– 27,6 %). L’Ontario (– 18,6 %) fléchit également, tout comme l’Île-du-Prince-Édouard (– 30,6 %). À l’inverse, le Nouveau-Brunswick se distingue avec une légère hausse (+1,6 %).
Le poids particulier du Québec
Malgré la baisse, le Québec conserve sa position de chef de file : plus de la moitié des immatriculations de ZÉV au pays y sont réalisées.
Contexte actuel des incitatifs
- – Fédéral (iZEV) : programme en pause depuis janvier 2025.
- – C.-B. (Go Electric) : suspension temporaire en cours.
- – Québec (Roulez vert) : interruption en février–mars 2025, puis reprise en avril avec des montants réduits.

Pourquoi la baisse des ventes ? Il y a trois explications principales.
- Des incitatifs moins généreux ou suspendus – La combinaison de la pause fédérale et des ajustements provinciaux a retiré un levier prix déterminant, en particulier pour les BEV d’entrée et de milieu de gamme.
- Conditions financières encore restrictives – Le taux directeur reste à 2,75 %. C’est plus bas qu’en 2023–2024, mais le crédit demeure coûteux et pèse sur des véhicules déjà chers à l’achat.
- Réseau de chargement : progrès inégaux – Le réseau de bornes publiques a progressé de près d’un quart en un an, mais la couverture reste insuffisante hors des grands centres.
Les propriètaires de VÉ actuels restent fidèles
Malgré les irritants liés à la recharge, la majorité des propriétaires rachèteraient un VÉ : près de 9 sur 10 envisagent de reprendre un modèle électrique. Le ralentissement touche donc surtout les nouveaux acheteurs potentiels, moins convaincus.

Quels modèles dominent le marché ?
En 2023, le podium des ventes de véhicules tout électrique était occupé par la Tesla Model Y (près de 35 000 unités), la Tesla Model 3 (plus de 19 000) et la Chevrolet Bolt EUV (environ 11 000). Du côté des hybrides rechargeables, le Mitsubishi Outlander PHEV et le Toyota RAV4 Prime figuraient parmi les plus populaires. Ces modèles grand public montrent l’importance des incitatifs pour soutenir les volumes.
Ce qu’il faut surveiller pour 2026
Politiques ZÉV : Ottawa a annoncé un assouplissement de l’objectif de ventes pour 2026, la cible de 20 % n’étant plus obligatoire pour les constructeurs.
Incitatifs : l’avenir du programme fédéral iZEV et des programmes provinciaux sera déterminant.
Prix et disponibilité : la baisse du coût des batteries et la pression concurrentielle internationale pourraient faire baisser rapidement les prix au détails des VÉ.
Contexte international : alors que plus de 20 % des voitures neuves vendues dans le monde en 2024 étaient électriques, le Canada risque de prendre du retard si la tendance actuelle se poursuit.
Le mot de la fin
Le T2 2025 confirme un coup de frein pour les ZÉV au Canada, lié surtout aux incitatifs et à un contexte financier encore serré. La satisfaction élevée des propriétaires et l’extension progressive du réseau de recharge indiquent toutefois que la transition n’est pas remise en cause. L’année 2026 sera décisive, avec un équilibre à trouver entre politiques publiques, incitatifs financiers et compétitivité des prix catalogue.
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