Les véhicules à combustion regagnent du terrain mondialement, selon Ernst & Young
Les automobilistes du monde entier se tournent de nouveau vers les moteurs à combustion – et la tendance se manifeste un peu partout dans le monde. C’est le constat du dernier rapport de la firme Ernst & Young, qui note une baisse marquée de l’intérêt pour les voitures 100 % électriques et hybrides. L'étude explique ce phénomène par plusieurs facteurs : les changements de cap politiques, les guerres commerciales, ainsi que la méfiance envers les infrastructures de recharge et le coût élevé des véhicules électriques (VÉ).
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : l'intention d'achat pour les voitures électriques à batterie a chuté de 10 points pour tomber à 14 %, tandis que l’intérêt pour les hybrides recule de 5 points (16 %). En parallèle, l'essence et le diesel ont la cote : 50 % des acheteurs mondiaux prévoient d'acheter un véhicule thermique (neuf ou d’occasion) d’ici deux ans. C’est une hausse de 13 points par rapport à 2024.
L’impact direct des décisions politiques
Aux États-Unis, la volonté du président Donald Trump de réduire les normes de consommation d’essence (établies par l’administration précédente) illustre ce changement de direction. En Europe, l’Union européenne pourrait aussi assouplir l’interdiction des moteurs à combustion prévue pour 2035.
Selon Constantin M. Gall, directeur mondial Aérospatiale, Défense et Mobilité chez Ernst & Young, ces révisions politiques résultent d'une transition électrique plus lente que prévu. Il précise d'ailleurs que les acheteurs chinois, bien que friands de VÉ, accordent désormais moins d'importance au type de moteur qu'à la connectivité numérique du véhicule.
Une transition ralentie, mais nécessaire
Si certains constructeurs font pression pour prolonger la vie des combustibles fossiles, les associations de transport électrique rappellent qu'une transition rapide reste cruciale pour réduire les émissions de CO₂.
Par ailleurs, bien que les gouvernements occidentaux aient imposé des droits de douane pour freiner les VÉ chinois subventionnés, une nouvelle menace guette les constructeurs américains et européens : l’arrivée massive sur le marché mondial de voitures chinoises… à essence.
Des acheteurs hésitants
Ernst & Young souligne enfin que 36 % des acheteurs potentiels de VÉ préfèrent retarder leur achat ou revoir leur choix en raison des tensions géopolitiques. C'est un signal clair : la confiance envers la filière électrique traverse une zone de turbulence.
Contenu original de auto123.