Les moteurs qui suscitent la passion n’intéressent plus les acheteurs

La semaine dernière, on vous rapportait que la division canadienne de Ford souhaitait que les autorités adoucissent leurs règles concernant les objectifs de ventes de véhicules électriques pour 2035, arguant que l’appétit des consommateurs n’était pas assez fort pour espérer un virage complet au cours des dix prochaines années.
Parallèlement, la compagnie tient un discours similaire, cette fois concernant la nature des mécaniques à essence que l’on retrouve sous le capot des modèles. Selon la compagnie, l’époque où le moteur et sa puissance définissaient un véhicule est largement révolue.
Ce n’est pas tant parce que les véhicules électriques occupent des parts de marché grandissantes, mais plutôt que les gens ne se soucient plus autant qu’avant de ce qui anime un véhicule.
C’est le vice-président de Ford John Lawler qui a soulevé cet argument lors d’une conférence, affirmant que l’intérêt des consommateurs pour les moteurs conventionnels réduit petit à petit. « Je ne pense pas que les consommateurs pensent vraiment aux groupes motopropulseurs comme ils le faisaient il y a 30 ans », a-t-il entre autres déclaré.
Différents facteurs peuvent expliquer cette impression ressentie, et aussi cette réalité que l’on peut observer sur le terrain. Il est vrai que les modèles d’aujourd’hui ne se définissent pas par leurs mécaniques, comme les modèles des années 60, 70 ou 80 l’étaient. De nos jours, en raison des réglementations, la plupart des constructeurs se sont vus forcés de réduire les cylindrées de leurs mécaniques, si bien que c’est le moteur 4-cylindres turbo qui domine le marché.
C’est évidemment moins sexy qu’un tonitruant V8 à la sonorité qui fait frissonner.
Il existe toujours des modèles qui font parler d’eux en raison de leur mécanique, mais on parle plus d’exceptions plutôt que de la norme. C’est le cas du V8 de 5,0 litres de la Ford Mustang, des V8 de la Corvette, et même du 3-cylindres turbo de la Toyota GR Corolla. On ne parle pas des modèles les plus vendus.
Ajoutez à cela qu’à l’époque, c’est une voiture qu’on se procurait, parce que c’est le type de modèles qui dominait le marché et qu’on s’intéressait à l’agrément de conduite. Aujourd’hui, avec la prolifération des VUS, l’intérêt n’est plus le même.
De nos jours, les gens recherchent surtout des modèles efficaces sur le plan énergétique, des véhicules spacieux pour leur famille, et qui se montrent fiables.
Faut-il croire que les modèles offrant des mécaniques suscitant les passions seront bientôt chose du passé ? Probablement que non. Cependant, il faut oublier l’idée de voir ce type de véhicule faire un retour massif. Il y aura toujours des produits du genre, mais ça demeurera l’exception plutôt que la règle, à l’ère où l’électrification est la voie de l’avenir.

Contenu original de auto123.