L’opposition internationale s’élève contre le projet de crédit d’impôt pour les véhicules électriques aux États-Unis
Dans une lettre conjointe rendue publique samedi, l’Union européenne, l’Allemagne, le Canada, le Japon, le Mexique, la France, la Corée du Sud, l’Italie et d’autres pays ont écrit aux législateurs américains pour leur dire qu’un crédit d’impôt proposé par les États-Unis pour les véhicules électriques violait les règles du commerce international. Les pays affirment qu’il « est incompatible avec les engagements pris par les États-Unis dans le cadre des accords multilatéraux de l’OMC ».
Une loi protectionniste
Les Américains ont le protectionnisme à cœur, mais ce que voudrait le gouvernement Biden dépasse les bornes selon un groupe de 25 ambassadeurs qui a écrit aux législateurs américains et à l’administration Biden pour dire que « limiter l’éligibilité de crédit d’impôt aux véhicules basés sur leur assemblage aux États-Unis et leur contenu local est incompatible avec les engagements pris par les États-Unis dans le cadre des accords multilatéraux de l’OMC ».
Trop c’est comme pas assez
Le Congrès américain envisage un nouveau crédit d’impôt de 12 500 dollars qui comprendrait 4 500 dollars pour les véhicules électriques américains fabriqués par des syndicats américains et 500 dollars pour les batteries fabriquées aux États-Unis. Seuls les véhicules construits aux États-Unis seraient admissibles au crédit de 12 500 $ après 2027, selon une proposition de la Chambre des représentants publiée cette semaine. Le Canada et le Mexique ont publié des déclarations distinctes au cours de la semaine dernière pour s’opposer à ce plan. Le département d’État américain a refusé de commenter et la Maison-Blanche n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.
La proposition est soutenue par le président Joe Biden, le syndicat United Auto Workers (UAW) et de nombreux démocrates du Congrès, mais elle est contestée par les grands constructeurs automobiles internationaux, notamment Toyota, Volkswagen, Daimler, Honda, Hyundai et BMW. Une douzaine de constructeurs automobiles étrangers ont écrit aux deux sénateurs californiens pour leur demander d’abandonner le plan qui, selon eux, serait discriminatoire envers l’État.
Favoriser les constructeurs américains
Si les syndicats sont heureux et clament que cette mesure va préserver des emplois aux États-Unis, il faut aussi savoir que cette mesure favorise uniquement les constructeurs automobiles américains qui assemblent leurs véhicules aux États-Unis dans des usines représentées par des syndicats américains.
Les travailleurs de l’automobile américains qui travaillent pour des constructeurs étrangers aux États-Unis ne sont pas syndiqués. Une mesure telle que le voudrait le gouvernement américain désavantagerait ces Américains qui sont employés par ces constructeurs automobiles, et saperait les efforts de ces constructeurs pour développer le marché américain des véhicules électriques afin d’atteindre les objectifs climatiques de l’administration Biden ».
Avec des renseignements de Reuters