Mazda CX-30
Il y a différentes raisons de vouloir parler du CX-30 ces jours-ci. La première est la plus simple : c’est le seul petit VUS qui reste au catalogue de Mazda en 2023 étant donné que le CX-3 a quitté l’année dernière. C’est aussi le premier d’une nouvelle gamme d’utilitaires signés Mazda qui se veulent des véhicules de luxe, plus près d’un Infiniti ou d’un Acura que d’un Nissan ou d’un Honda, si vous voulez, mais évidemment, à la façon de Mazda.
Aussi, c’est un petit VUS qui fait partie de la gamme de véhicules non électrifiés qui est la moins énergivore sur le marché nord-américain. Pour le dire autrement, Mazda a la gamme de véhicules à essence qui, si on fait la moyenne de la consommation de chacun de ses véhicules, est la plus faible sur le continent. Pour les gens qui refusent de considérer l’achat d’un véhicule hybride ou électrique, c’est donc probablement le meilleur choix en matière de consommation de carburant, étant donné qu’elle demeure raisonnable, dans les circonstances.
Par exemple, le CX-30 affiche une consommation moyenne qui peut être aussi basse que 7,7 litres aux 100 kilomètres, selon Mazda Canada. C’est quand même impressionnant, c’est une moyenne que même les berlines compactes n’arrivaient pas à atteindre il y a dix ans. Et là, même si en réalité la consommation moyenne du CX-30 – en plein hiver, en tout cas – avoisine plutôt les 9,5 à 10 litres aux 100 kilomètres, c’est quand même très bien… pour un véhicule non-hybride.
Côté comportement, le CX-30 n’est pas particulièrement explosif, mais sa cylindrée fait bien l’affaire la plupart du temps. Sous le capot se trouve un 4 cylindres de 2 litres ou de 2,5 litres, selon la version, qui font respectivement 155 et 186 chevaux de puissance. Comme on a essayé la version GT, on a eu droit à la «grosse» mécanique. Notez qu’un GT turbo est aussi au catalogue et que lui a droit à 250 chevaux, ce qui est pas mal mieux.
Mais son prix est plus élevé. Le GT 4RM essayé coûte au bas mot 36 000 $. Il faut ajouter 2400$ pour le moteur turbo. Le prix de base du CX-30 est d’un peu plus de 27 000 $.
Et c’est un peu là où ça commence à agacer : le CX-30 se veut un petit VUS qui a la fiche technique d’un VUS de luxe, mais qui est vendu par un constructeur plus près du grand public. Alors la question qui se pose est celle-ci : quelles sont les caractéristiques qui en font un véhicule plus luxueux que la moyenne?
Et la réponse n’est pas évidente. L’affichage tête haute est devenu ces dernières années une banalité. On le trouve dans des véhicules Hyundai. Le système multimédia Mazda Connect est très chouette, mais il est dépassé depuis des années par ses concurrents, qui affichent CarPlay et Android Auto en version sans fil. On n’a pas ça à bord des véhicules Mazda.
Même la mécanique n’a pas ce petit «oumph!» qui ferait la différence. La boîte de transmission a six rapports et elle fait du bon boulot, mais elle n’a pas la douceur des boîtes à 8 ou 9 rapports de modèles concurrents. Elle donne un petit air vieillot à ce véhicule.
Et l’espace est un peu limité, même à l’arrière, où la banquette est un peu juste pour deux grandes personnes ou trois enfants.
Bref, on peine à voir où se trouve le luxe caché à bord du CX-30. C’est un peu dommage, car Mazda est en train de perdre de cette belle réputation que la marque possède depuis plus d’une dizaine d’années et qui a fait son succès au Québec.
Espérons que les nouveaux modèles, comme le CX-90 qui s’en vient ce printemps, auront de quoi de plus à offrir pour justifier le virage haut de gamme de la marque japonaise.