Nissan fermera son usine historique au Mexique d’ici 2027

Une réduction majeure de la production nord-américaine
Le constructeur japonais Nissan prévoit, d’ici mars 2027, de fermer son usine de Civac, au Mexique, la toute première installée à l’extérieur du Japon. Cette décision s’inscrit dans un vaste plan de restructuration mondiale, alors que ses ventes ont chuté de près de 40 % depuis la pandémie. En parallèle, la coentreprise COMPAS avec Mercedes-Benz, qui assemble des VUS de luxe à Aguascalientes, sera également dissoute après la fin de la production prévue pour le début de 2026.
Selon des sources proches du dossier, la production des Nissan Frontier et Navara, actuellement à Civac, sera transférée vers les deux autres usines Nissan à Aguascalientes, situées à environ 600 km au nord-ouest.

La fin d’une ère à Civac
L’usine de Civac, à Jiutepec, ouverte depuis 1966, a joué un rôle central dans l’expansion internationale de Nissan. Elle a produit plus de six millions de véhicules, dont les Datsun Bluebird et une multitude de modèles exportés à partir de 1972. Toutefois, avec une capacité annuelle d’environ 200 000 véhicules, elle ne tourne plus qu’au tiers de son potentiel. En 2024, Nissan prévoit d’y assembler seulement 57 000 unités.
Déjà en mars, la compagnie avait annoncé la fin de la production du Frontier en Argentine, consolidant l’assemblage des camionnettes à Civac à court terme, mais en réduisant à une seule chaîne de montage d’ici la fin de 2025.
Impact politique et chance pour la Chine ?
Cette fermeture reste hautement symbolique et politiquement délicate, alors que le Mexique représentait 20 % des ventes nord-américaines de Nissan l’an dernier. En se retirant de Civac, Nissan abandonne une main-d’œuvre qualifiée et des décennies d’investissements.
Mais tout n’est pas perdu : des constructeurs chinois comme BYD ou SAIC pourraient voir en Civac une porte d’entrée en Amérique du Nord. Selon Sam Fiorani d’AutoForecast Solutions, reprendre une usine existante (brownfield) coûterait des centaines de millions, plutôt que des milliards pour la construction d’une nouvelle installation. L’usine, prête à produire et dotée d’un personnel expérimenté, représenterait une aubaine pour un acteur émergent.
Contexte commercial tendu
La décision de Nissan est aussi influencée par les tarifs de 25 % imposés par l’administration Trump sur les véhicules fabriqués au Mexique. Cela a mené Nissan à cesser la production de certaines versions non rentables de la Sentra et du Kicks pour le marché américain et à prévoir la fin de la Versa aux États-Unis en 2026, libérant ainsi de la capacité à Aguascalientes.
Dans l’ensemble, la capacité globale de production de Nissan passera de 3,6 à 2,5 millions de véhicules d’ici l’année fiscale 2027, avec des fermetures prévues aussi au Japon, en Inde, en Argentine, en Thaïlande et en Afrique du Sud.
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