Ottawa ne remboursera pas les 5 000 $ avancés par les concessionnaires après la fin du programme iZEV
Les concessionnaires et constructeurs automobiles qui ont avancé de leur poche les incitatifs gouvernementaux pour l’achat de véhicules électriques (VE) après la fin abrupte du programme iZEV le 13 janvier risquent de ne jamais récupérer leur argent, sauf revirement majeur d’Ottawa.
Une suspension brutale qui laisse des concessionnaires en difficulté
Selon Tim Reuss, PDG de l’Association des concessionnaires d’automobiles du Canada (CADA), des plaintes ont été déposées auprès de Transports Canada, entraînant des discussions sérieuses, mais sans garantie de résolution.
« À ce stade, je ne retiendrais pas mon souffle en attendant un chèque, » a-t-il déclaré à Automotive News Canada.
Transports Canada a clairement indiqué que seuls les véhicules ayant fait l’objet d’une demande d’évaluation d’admissibilité avant la suspension du programme seront éligibles à l’incitatif de 5 000 $.
« Si les véhicules ont été livrés et que le concessionnaire n’a pas soumis une demande d’évaluation d’admissibilité avant la pause du programme iZEV, il ne recevra pas l’incitatif, » a précisé la porte-parole Sau Sau Liu.
Un afflux massif de demandes avant la fin du programme
Le 10 janvier, Ottawa a informé les concessionnaires que le programme iZEV serait mis en pause en raison de l’épuisement des fonds avant la date prévue du 31 mars. Cette annonce a entraîné une ruée massive sur le programme, avec près de 500 concessionnaires soumettant des milliers de demandes en deux jours seulement. Le fonds a été complètement vidé le 12 janvier, et le 13 janvier, Transports Canada a annoncé officiellement la suspension du programme.
Des milliers de ventes, pourtant éligibles aux subventions, sont ainsi restées en suspens, laissant concessionnaires et clients dans l’incertitude.
Les constructeurs tentent de combler le vide laissé par Ottawa
Face à la confusion, certains constructeurs ont décidé de prendre les choses en main pour éviter des pertes financières aux concessionnaires et aux clients :
- Ford Canada a offert de couvrir les incitatifs jusqu’au 31 janvier.
- Hyundai Canada a suivi avec une offre similaire.
- General Motors, Nissan et Volkswagen ont aussi pris des mesures pour absorber le choc.
- Mitsubishi a adopté une approche différente, en réduisant les taux de financement sur son Outlander PHEV pour compenser la perte des subventions.
« Sans le soutien des constructeurs, de nombreux concessionnaires auraient subi des pertes importantes, » explique Hass Hijazi, directeur général de Finch Hyundai à London, en Ontario.
Un avenir incertain pour les ventes de véhicules électriques
Avec la disparition des incitatifs fédéraux, plusieurs concessionnaires anticipent une baisse des ventes de VE. Kevin Zimic, propriétaire de Cambridge Ford, souligne que les marges bénéficiaires sur les VE sont déjà faibles, et que les clients hésitent à acheter sans l’incitatif de 5 000 $.
Les experts du secteur estiment que sans nouvelles subventions ou ajustements des prix des VÉS, la transition vers l’électrification risque de ralentir. La mandat ZEV du gouvernement fédéral, qui impose que 20 % des ventes de véhicules neufs soient électriques d’ici 2026, semble de plus en plus difficile à atteindre.
« Si ces mandats ne changent pas, alors les subventions doivent revenir, point final, » conclut Zimic.
Pour l’instant, Ottawa n’a donné aucun détail sur une éventuelle reprise du programme iZEV. L’avenir des ventes de VE au Canada reste donc en suspens
Avec des renseignements d’Automotive News Canada