Range Rover Autobiography
Le Range Rover est le plus gros des VUS de la gamme Land Rover. Le Range Rover Long-Wheelbase est le plus long et le plus lourd des Range Rover. L’édition Autobiography est la plus grosse, la plus grande et la plus luxueuse des versions dans lesquelles est vendu le Range Rover au Canada.
C’est certainement le véhicule le plus cher que j’ai eu à conduire cette année. Son prix de détail est de 219 400 $, avant taxes, et avant aussi les quelques options qui, si j’avais voulu pousser plus loin encore, auraient fait monter son prix un peu au-dessus de 250 000 $. Ce n’est pas si pire, quand on considère qu’il existe aussi le Range Rover SV (« SV » pour Special Vehicles Operation), et dont le prix de détail est un poil supérieur à 300 000 $.
On va se le dire, pour un char d’assaut, c’est un bon prix. Pour un Range Rover? Je suis moins sûr. La marque, doit-on le rappeler, souffre d’une très mauvaise réputation en matière de durabilité et de fiabilité. La liste des problèmes est assez variée. Ça va des problèmes du compresseur de la climatisation à des fuites de lubrifiant ou de liquide antigel, ou ça touche carrément des problèmes mécaniques plus profonds.
À ce prix-là, on aimerait au moins se payer la paix d’esprit.
Aussi, on aimerait s’acheter un VUS hybride qui l’est vraiment. Hybride. Parce que sur la fiche technique du Range Rover, on voit bien que le moteur V8 biturbo qui est sous le capot est qualifié de moteur hybride. Mais tout ce que ça apporte, c’est la désactivation de la cylindrée quand le véhicule est immobile aux feux rouges. C’est un peu mince. Ça ne réduit pas de beaucoup une consommation moyenne de carburant qui, officiellement, oscille autour des 13 litres aux 100 kilomètres mais qui, dans la vraie vie, ne descend jamais sous les 17 litres aux 100 kilomètres.
Évidemment, ce n’est pas une dépense qui empêchera de dormir les gens qui peuvent se payer un Range Rover. Mais à une époque où on parle de faire sa part dans la lutte climatique, disons que le Ranger Rover envoie le mauvais message.
Surtout que le P530 est essentiellement le même V8 que BMW utilise dans ses propres produits, et il est beaucoup plus efficace quand il a un logo allemand d’imprimé sur le capot. Bref.
Au moins, il répond toujours présent quand on a besoin de muscle. La boîte automatique assure un passage des rapports hyper doux. La conduite est irréprochable. On a très peu l’impression de conduire un VUS de 5,25 mètres de long qui pèse 7670 livres (ou 3500 kilos). Même la suspension le rend à la fois souple et agile.
Habitable de grande classe
À bord, l’édition à empattement allongé permet d’ajouter une deuxième banquette à l’arrière et donc, en théorie, d’asseoir sept personnes à bord. Là aussi, il y en a qui vont être un peu déçus. Je pense à ces personnes qui vont devoir aller se plier en trois tout au fond de l’habitacle. Ce n’est pas aussi spacieux qu’on l’aurait aimé, pour les jambes et pour la tête.
Avec la banquette relevée, le coffre a 1050 litres de volume utile, ce qui n’est pas tant que ça. D’autres VUS font mieux pour la moitié du prix.
À l’avant, les sièges sont à commande électrique mais leurs réglages sont plutôt limités. C’est dommage. Land Rover opte pour un nouvel écran tactile central, comme centre multimédia, et son interface est plutôt soignée. Mais on aurait aimé une rétroaction haptique pour améliorer l’ergonomie. Sinon, on n’a aucune idée où on met le doigt, et ça peut devenir dangereux, quand on conduit, de changer de station de radio.
Évidemment, on aurait aimé vous dire que le Range Rover est parfait pour vous rendre au chalet. Et en effet, il l’est. Il se comporte très bien sur des sentiers de terre battue. Mais les cailloux vont endommager sa carrosserie, et ça, c’est inquiétant.
Ça explique probablement pourquoi on voit très peu de Range Rover dans les sentiers, mais qu’on le voit souvent sur les autoroutes. Et dans ce contexte, même si c’est un véhicule superbe, c’est aussi un véhicule complètement décadent, voire dépassé.
En attendant qu’un Range Rover P550e branchable finisse par voir le jour…