Stellantis envisage la vente potentielle de Maserati

Le groupe Stellantis, propriétaire de 14 marques automobiles, envisagerait de se départir de Maserati, sa seule marque de luxe, selon deux sources proches du dossier.
Bien que le constructeur affirme officiellement que Maserati n’est pas à vendre, l’option fait partie d’une série de scénarios analysés par le cabinet-conseil McKinsey, embauché pour évaluer les impacts économiques de cette décision, notamment en lien avec les droits de douane américains.
Une décision prise en amont de l’arrivée du nouveau PDG
Les discussions autour de l’avenir de Maserati ont été amorcées avant la nomination d’Antonio Filosa comme nouveau chef de la direction, prévue cette semaine. Son prédécesseur, Carlos Tavares, avait toujours refusé de vendre une quelconque marque du groupe.
Toutefois, la performance décevante de Stellantis sur le marché nord-américain et la pression exercée par certains investisseurs amènent l’entreprise à réévaluer la pertinence de conserver toutes ses marques.

Chute des ventes et pertes financières
Les ventes mondiales de Maserati ont chuté de plus de 50 % en 2024, atteignant seulement 11 300 unités, et la marque a enregistré une perte opérationnelle ajustée de 260 millions d’euros (environ 298 millions CAD). Pire, aucun lancement majeur n’est prévu à court terme, le précédent plan d’affaires ayant été mis en veille par Stellantis l’an dernier.
Des désaccords internes chez Stellantis
Selon une des sources, le conseil d’administration de Stellantis serait divisé : certains administrateurs souhaitent vendre Maserati, estimant que l’entreprise ne peut plus se permettre de relancer la marque de manière crédible. D’autres craignent qu’une telle décision porte atteinte à la réputation du groupe, surtout en l’absence d’une autre division de luxe équivalente.
Les constructeurs chinois à l’affût
Parmi les acheteurs potentiels, des constructeurs chinois comme Chery pourraient être intéressés. Ils cherchent à gagner en notoriété en Europe, un peu à la manière dont Geely a acquis Volvo ou SAIC a racheté MG. Un tel scénario permettrait à ces acteurs de mettre la main sur une marque prestigieuse, tout en accélérant leur expansion hors de la Chine.
Une restructuration nécessaire ?
Stellantis, quatrième constructeur automobile mondial, fait face à un marché fragmenté, des investissements massifs à répartir et des tensions liées aux droits de douane américains. Un allègement du portefeuille de marques pourrait, selon certains analystes, améliorer la rentabilité globale et clarifier la stratégie du groupe dans un contexte où il est urgent de hiérarchiser les priorités.
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