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Le grand patron de Stellantis démissionne en plein conflit


Le grand patron de Stellantis démissionne en plein conflit

Carlos Tavares, PDG emblématique de Stellantis, a quitté ses fonctions de manière abrupte le 1er décembre, invoquant des désaccords stratégiques avec le conseil d’administration. Cette décision survient alors que le constructeur automobile peine à redresser ses ventes et à endiguer une chute boursière marquée. Dans un communiqué officiel, Stellantis a annoncé que John Elkann, président du conseil d’administration, dirigera un comité intérimaire en attendant la nomination d’un nouveau PDG prévue au premier semestre 2025.

Une divergence de visions

Selon Henri de Castries, administrateur indépendant de Stellantis, l’entreprise a toujours prospéré grâce à une forte harmonie entre ses actionnaires et sa direction. Toutefois, des tensions récentes ont précipité la décision de séparation entre Carlos Tavares et le conseil. Un informateur proche du dossier a révélé à Reuters que le conseil reprochait à Tavares une approche jugée trop précipitée et axée sur des solutions à court terme, compromettant ainsi les intérêts stratégiques à long terme de l’entreprise.

Des ventes en déclin et des inventaires surchargés

Les difficultés de Stellantis sont particulièrement marquées en Amérique du Nord, où les ventes ont chuté de 17 % au cours des trois premiers trimestres de l’année. Des modèles phares comme les Ram 1500 et Jeep Wagoneer restent en grande partie invendus, avec des stocks excédentaires dépassant largement ceux des concurrents Chevrolet et Ford. Les concessionnaires pointent du doigt des véhicules invendables et une gestion conflictuelle avec les fournisseurs.

Un héritage controversé

Carlos Tavares, qui avait brillé par sa capacité à redresser PSA et Renault, laisse derrière lui un bilan mitigé chez Stellantis. Bien qu’il ait rationalisé les plateformes de production et réduit les coûts, sa stratégie de rigueur a entraîné des retards dans les lancements de modèles clés et des tensions sociales, notamment avec les syndicats américains de l’UAW. Shawn Fain, président de l’UAW, a sévèrement critiqué Tavares, dénonçant des licenciements massifs et des véhicules surévalués laissés invendus.

Et maintenant ?

Avec 14 marques sous son giron, Stellantis doit repenser son avenir. Des acteurs comme Fabio Caldato, gestionnaire de portefeuille chez AcomeA SGR, appellent à une vision renouvelée et à des forces fraîches pour surmonter les défis du constructeur. La nomination d’un nouveau PDG en 2025 sera cruciale pour redéfinir les priorités stratégiques et regagner la confiance des investisseurs et des marchés.

Avec des renseignements d’Automotive News

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