Subaru revoit sa stratégie d’électrification en raison de l’impact potentiel des droits de douane

Subaru repense sa transition vers l’électrique. Confronté à l’instabilité du commerce international et à des politiques environnementales incertaines, le constructeur japonais revoit la cadence de son électrification, incluant le moment et l’ampleur de ses investissements.
« Nous réévaluons nos plans, y compris le moment des investissements, à la lumière de l’environnement actuel très changeant et de facteurs d’affaires externes à moyen et à long terme », a affirmé le PDG Atsushi Osaki le 14 mai, lors de la présentation des résultats financiers de l’exercice 2024.
Cap sur l’hybride et l’électrique, mais à un rythme plus prudent
Subaru ne remet pas en question son objectif global d’électrification. Toutefois, l’entreprise ralentit la cadence : un Forester hybride est prévu pour le marché américain, tout comme le tout nouveau Trailseeker, un VUS électrique à deux rangées de la taille d’un Outback, qui est attendu en 2026.

3,4 milliards CAD de droits de douane : Subaru en mode défensif
Subaru pourrait encaisser un coup dur de 3,4 milliards CAD (2,5 milliards USD) en droits de douane si l’administration Trump devait imposer de nouvelles taxes sur les importations japonaises. Comme environ la moitié des véhicules Subaru vendus aux États-Unis sont importés du Japon, le constructeur cherche à minimiser l’impact en augmentant sa production nord-américaine.
Son usine de l’Indiana a produit 345 000 véhicules en 2024. Elle pourrait grimper jusqu’à 500 000, selon Tomoaki Emori, cadre supérieur. Cependant, les fournisseurs actuels ne peuvent soutenir qu’un volume d’environ 370 000 unités.
Profits en baisse et perspectives économiques floues
Le bénéfice d’exploitation annuel de Subaru a chuté de 13 % pour atteindre 3,6 milliards CAD, tandis que les ventes globales ont baissé de 4,1 % à 936 000 véhicules. Aux États-Unis, son principal marché, les livraisons ont également reculé de 4,1 % à 732 000 unités.
Subaru Canada a toutefois établi un record avec 70 000 véhicules livrés, une augmentation de 2000 unités. Les ventes ont chuté de 17 % en Europe, mais augmenté de 5,4 % au Japon.

Une stratégie d’électrification à réviser selon la réalité réglementaire
Subaru se montre prudent face à la trajectoire floue de la croissance des véhicules électriques. Bien qu’une usine leur étant dédiée soit en préparation au Japon, le chef de la direction Osaki admet qu’il faudra peut-être envisager une production mixte avec des modèles à essence.
L’entreprise vise toujours à électrifier l’ensemble de sa gamme d’ici le milieu des années 2030. Mais les nouvelles propositions républicaines au Congrès américain — qui visent à abolir les incitatifs fiscaux pour les véhicules électriques et à assouplir les normes de consommation — compliquent la planification.
« Il devient plus difficile de décider comment intégrer l’électrification dans notre mix de production », affirme Emori. « Même si le passage aux modèles électriques ralentit, ces véhicules demeurent essentiels pour lutter contre le réchauffement climatique. Nous devons réfléchir à la bonne combinaison, incluant les hybrides et les hybrides rechargeables. »
Contenu original de auto123.