Subaru SVX : a-t-elle bien vieilli ?
Subaru est une marque reconnue pour nous offrir des modèles efficaces, surtout l’hiver grâce à leur traction intégrale compétente. Parallèlement, la marque est aussi reconnue pour nous proposer des modèles au style plutôt mornes, voire ennuyeux.
Il y a bien sûr des exceptions à cette règle, notamment avec la sportive BRZ, développée conjointement avec Toyota, ainsi qu’avec la WRX. Toutefois, même dans ce dernier cas, le style du modèle demeure relativement conservateur.
Il y a de ces images dont certaines marques ont de la difficulté à se défaire.
Les années 80
Imaginez-vous que dans les années 80, c’était un peu la même chose, alors que Subaru cherchait à faire sa place sur le marché. La marque était alors réputée pour commercialiser des modèles très solides, voire increvables, mais malheureusement pour le marché québécois, des produits qui étaient aussi biodégradables. Les plus vieux se souviendront d’avoir vu quantité d’épaves sur la route, les ailes et les flancs rongés par la rouille.
Quant au style des créations proposées lors de la décennie 1980, il n’y avait rien pour écrire à sa mère. Il y avait bien eu le coupé XT, mais son passage fut bref. Au tournant de la décennie 1990, la marque souhaitait donner un coup de barre en offrant quelque chose d’un peu plus flyé.
Apparaît donc le coupé SVX.
1992-1996
Lancée en 1991 comme modèle 1992, la Subaru SVX proposait un moteur Boxer, une configuration à quatre roues motrices (le modèle était aussi proposé en configuration à traction), deux signatures de la compagnie. Le moteur en question était un 6-cylindres de 3,3 litres, dont la puissance était très respectable pour l’époque à 231 chevaux et 228 livres-pieds de couple. Ça permettait au modèle d’effacer le 0-100 km/h en 8,7 secondes.
La consommation d’essence était plutôt ordinaire cependant, à 11,8 litres aux 100 kilomètres, en moyenne. Pour un véhicule de seulement 1602 kg (3359 livres), c’était décevant.
Sa conduite était toutefois décrite comme amusante et concluante.
Où était le problème, alors ?
Vous avez visé dans le mille si vous avez identifié son style.
Tellement beau que c’est laid ?
Certains designs qui ne font pas l’unanimité à leurs débuts parviennent à mieux traverser l’épreuve du temps. Est-ce que c’est le cas avec la Subaru SVX ? Je ne prétends pas avoir la réponse, surtout que les goûts ne sont pas à discuter. Cependant, il faut convenir que le modèle était porteur de lignes douteuses.
La pire signature, accouchée conjointement par la firme Italdesign et les stylistes de Subaru, c’était les vitres latérales. En fait, le design vous fait voir une vitre intégrée à une autre. Seule la plus petite s’ouvre, ce qui est problématique pour l’aération de la cabine.
Et de profil, c’est tout sauf joli.
Et il y a cette partie arrière, où l’on semble avoir déposé une pièce de carrosserie sur le coffre ; c’est tout sauf harmonieux.
Prenez le temps de bien observer le modèle. En retirant certains éléments et en adoucissant certains éléments, nous aurions été en présence d’un joli coupé.
Plutôt, les consommateurs ont boudé la SVX. Il faut aussi considérer qu’à son arrivée sur le marché américain, pour l’année 1992, le produit n’était pas donné, avec un prix de base juste sous la barre des 25 000 $ US.
En tout, en six ans, Subaru a réussi à écouler un peu moins de 25 000 unités de son coupé SVX. Près de 15 000 ont pris la direction de l’Amérique du Nord, ce qui fait qu’il est possible d’en trouver sur le marché, si vous recherchez quelque chose d’original.
Valeur aujourd’hui
Et combien vaut une Subaru SVX sur le marché d’aujourd’hui ? Ça varie beaucoup, selon le kilométrage et la condition. Disons que pour un modèle qui a du vécu, 4000 $ ou 5000 $ devraient vous permettre de mettre la main sur un exemplaire en état de rouler, mais qui aura éventuellement besoin de soins.
Pour une version affichant peu de kilométrage, la facture peut grimper au-delà de 10 000 $, voir s’approcher de 15 000 $.
Chose certaine, si une version vous intéresse, un détour chez Subaru s’impose pour une inspection en règle.