Surtaxes ou pas, les marques chinoises s’en viennent

Si vous posez la question aux principaux dirigeants de l’industrie automobile nord-américaine, la très grand majorité vous le dira : les véhicules chinois s’en viennent, et plus vite qu’on le pense. Et pour eux, c’est inquiétant. C’est ce que révèle un sondage annuel sur la question publié il y a quelques jours par la firme spécialisée Kerrigan Advisors.
C’est la troisième année que Kerrigan mène son enquête. Cette année, les statistiques les plus frappantes qui en ressortent sont celles-ci : 76% des répondants, qui sont tous des gens qui ont des rôles de décideurs au sein de l’industrie automobile en Amérique du Nord, s’attendent à ce que les constructeurs chinois débarquent au Canada et aux États-Unis à très court terme.
La plupart est très inquiète : déjà, les marques chinoises représentent 40% de la production automobile mondiale, et elles ont les moyens de poursuivre leur expansion. Pendant ce temps-là, les constructeurs nord-américains sont aux prises avec une guerre tarifaire qui pèse sur leur bilan financier et qui les oblige à ralentir l’investissement dans les véhicules de demain.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les répondants au sondage de Kerrgian Advisors ajoutent que les conditions du marché américain n’aide pas l’industrie non plus. La résistance des grands constructeurs et les hésitations des gouvernements sur l’électrification, notamment, ont ralenti l’adoption de la motorisation électrique en Amérique du Nord, alors qu’elle s’accélère dans d’autres marchés ailleurs dans le monde.
Le résultat est que bien des gens dans l’industrie voient l’avenir avec très peu d’optimisme. Le grand patron de la firme Kerrigan, Ryan Kerrigan, le résume assez simplement : selon lui, les constructeurs chinois vont arriver sur le marché américain alors qu’ils sont en pleine expansion, surtout dans l’électrique, et vont renforcer l’urgence pour les constructeurs d’ici d’ajuster leur offre pour vendre des véhicules électriques à prix raisonnable.