Tarifs : les ventes de voitures neuves pourraient diminuer de 25 % au Canada

La Corporation des Associations de Détaillants d’Automobile, la CADA (Canadian Automobile Dealers Association) tire la sonnette d’alarme : la guerre commerciale relancée par les États-Unis pourrait entraîner une chute de 25 % des ventes de véhicules neufs au Canada d’ici la fin de 2025.
« Dans le meilleur des cas, on reste sur un marché plat à environ 1,85 million d’unités. Avant la mise en place des nouveaux tarifs douaniers, les prévisions tablaient plutôt sur 1,95 million de ventes, un chiffre désormais caduc. C’était il y a deux semaines, avant que toute cette folie commence. »
– Tim Reuss, président de la CADA
Des scénarios inquiétants pour le marché
Selon Reuss, le pire scénario verrait le marché chuter à 1,5 million d’unités. Une baisse brutale qui plongerait les concessionnaires, les constructeurs et les fournisseurs dans une crise sans précédent. « Tout le monde tente de comprendre où on en est, des manufacturiers aux sous-traitants », souligne-t-il.
Une escalade tarifaire à double tranchant
Le 3 avril, l’administration Trump a imposé des tarifs de 25 % sur les véhicules étrangers ne respectant pas les règles de l’accord ACEUM (Accord Canada-États-Unis-Mexique). Même les véhicules conformes sont frappés d’une taxe sur leurs composantes non américaines.
Le Canada a immédiatement réagi avec des mesures de rétorsion sur les véhicules américains, tout en épargnant les pièces destinées aux chaînes d’assemblage canadiennes. Un geste mesuré, mais qui n’empêche pas les tensions de monter.

Production en pause et emplois en jeu
La réaction des constructeurs ne s’est pas fait attendre. Stellantis a annoncé une suspension de deux semaines de la production à son usine de Windsor, en Ontario, à partir du 7 avril, affectant environ 4500 travailleurs, sans compter 1500 employés de fournisseurs. D’autres arrêts ont également été confirmés au site de Toluca, au Mexique, ainsi que dans plusieurs usines de pièces aux États-Unis.
L’industrie continentale menacée
La CADA rejoint les nombreux experts qui dénoncent une politique destructrice : augmentation des prix, chaînes d’approvisionnement paralysées, mise à pied massive et risque élevé de récession. Pire encore, cette instabilité menace la coopération industrielle nord-américaine bâtie sur des décennies.
Même si le Canada a évité les « tarifs réciproques » annoncés contre d’autres pays, il reste pénalisé par les taxes sur l’acier et l’aluminium exportés vers les États-Unis.
L’incertitude : l’ennemi numéro un du marché
« Le vrai problème, c’est l’incertitude. Pas seulement pour nos membres, mais surtout pour le marché », déplore Tim Reuss. « Des consommateurs inquiets de l’avenir vont repousser leur achat. Et c’est exactement ce qu’on veut éviter. »
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