Tarifs sur les pièces automobiles : Comment ça fonctionne
Des droits de 25 % sur plusieurs composantes essentielles

Depuis le 3 mai, les nouveaux tarifs imposés par l’administration Trump sur les pièces automobiles importées sont officiellement en vigueur. Ces mesures surviennent un mois après l’annonce de tarifs sur les véhicules assemblés à l’étranger, dans le but déclaré de stimuler la production automobile locale aux États-Unis. Les pièces visées touchent directement la mécanique lourde et les systèmes critiques d’un véhicule : moteurs, transmissions, éléments de suspension, pièces de direction, de freinage, et de sécurité. Tous ces composants sont désormais soumis à une surtaxe de 25 % sur leur valeur à l’importation.
Une mesure protectionniste qui risque de faire grimper les prix
Cette décision, censée encourager l’assemblage et la production de pièces aux États-Unis, inquiète de nombreux acteurs de l’industrie. Selon plusieurs dirigeants et analystes, cette surcharge tarifaire pourrait faire grimper les coûts des véhicules neufs pour les consommateurs américains et provoquer des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. Déjà fragilisée par des enjeux logistiques post-pandémiques, l’industrie redoute une nouvelle vague d’instabilité.
Le Canada et le Mexique largement épargnés — pour l’instant
Bonne nouvelle toutefois pour les fournisseurs nord-américains : la majorité des pièces provenant du Canada et du Mexique échappent aux nouveaux tarifs, tant qu’elles respectent les règles d’origine prévues dans l’Accord États-Unis–Mexique–Canada (AEUMC/USMCA). En 2023, environ 80 % des pièces importées aux États-Unis répondaient à ces critères, selon le Bureau du représentant américain au commerce. Ce statut privilégié permet de préserver une circulation fluide dans la chaîne d’approvisionnement continentale, essentielle pour les constructeurs. Cela dit, l’avenir de cette exemption reste incertain. Selon l’ordre exécutif signé par Donald Trump, les pièces en provenance du Canada ou du Mexique ne seront exemptées que jusqu’à ce que le département du Commerce mette en place un système pour calculer leur contenu non américain.
Un certain répit pour les constructeurs
Dans un geste d’apaisement, Trump a signé le 29 avril deux ordonnances prévoyant des formes d’allègement tarifaire. Premièrement, les nouveaux tarifs sur les pièces ne s’additionneront plus à ceux déjà imposés sur l’acier et l’aluminium. Deuxièmement, Washington prévoit de rembourser une partie des droits payés sur les pièces destinées à des véhicules assemblés aux États-Unis. Cette mesure est accueillie avec soulagement par les constructeurs, qui plaidaient depuis des semaines pour un ajustement. Toutefois, plusieurs responsables de l’industrie estiment que ce répit n’empêchera pas la hausse des prix des véhicules ni ne résoudra la pression financière sur les fournisseurs.
Avec des renseignements d’Automotive News