Tatra 77 et 77A (1934-38)
La pionnière méconnue
Lorsqu’on pense à des modèles qui ont influencé le cours de l’histoire, quantité de produits nous viennent en tête. Cependant, en toute honnêteté, ceux proposés par Tatra ne se pointent pas de façon automatique.
Et pourtant… Dans les faits, cette firme tchèque a littéralement marqué le cours de l’évolution de l’automobile avec des véhicules remplis d’innovations, sans compter qu’ils étaient dotés de styles absolument uniques et avant-gardistes.
Comme cette T77 qui est souvent pointée du doigt comme la première étude créée avec un objectif aérodynamique clair en tête. C’était au moment où Chrysler travaillait aussi sur l’idée, elle qui allait accoucher de la Airflow. Et la Volkswagen Beetle ? Elle allait apparaître quelques années plus tard, sous l’influence d’Adolf Hitler qui avait un faible pour le design de la… T77.
Un travail d’équipe
La T77 ne sera pas le fruit d’un seul homme, mais bien celui de la collaboration de quelques cerveaux.
D’abord, il est intéressant de noter qu’un de ces derniers est Paul Jaray, un type qui avait travaillé sur le design des Zeppelins, ces ballons dirigeables qui dominaient le ciel à l’époque. Un autre des créateurs était Hans Ledwinka, lui qui avait fait sa marque dans l’univers du design des chemins de fer. Son fils, Erich Ledwinka, ainsi qu’un ingénieur allemand du nom de Erich Übelacker travaillèrent également en collaboration sur le projet.
Le travail du groupe allait donner naissance à la Tatra 77, aussi connue comme la T77. On parlait alors de la voiture du futur.
En plus de suggérer un style aérodynamique avancé pour son temps, la T77 proposait une configuration à moteur arrière et un châssis-poutre avec suspension indépendante. Le bloc en question était un V8 de 3 litres profitant d’un refroidissement à l’air (une approche chère à Hans Ledwinka). Puissance ? Seulement 60 forces. Heureusement, la façon dont la voiture fendait l’air lui permettait d’atteindre une vitesse intéressante pour l’époque, soit 145 km/h.
À condition d’être patients…
Une T77A allait suivre, un peu plus puissante, avec un V8 de 3,4 litres et une cavalerie de 75 chevaux. Une cousine de la T77 allait aussi naître, soit la T87. Celle-ci était plus grosse, tout simplement. La production de la T77 allait prendre fin avant le début de la Seconde Guerre mondiale alors que la T87 allait voir sa carrière se poursuivre jusqu’en 1950.
Des chances de dénicher un modèle chez nous ? Oui, mais les exemplaires sont éparpillés sur la planète. La T77 a été proposée à raison d’environ 100 unités, la T77A, 150. Si jamais vous en croisez une, prenez le temps d’aller la découvrir ; ça va faire votre journée.
Pour ce qui est du prix, vous le devinez, c’est salé. Lors d’encans spécialisés, il n’est pas rare de voir un modèle se vendre autour de 500 000 $ (canadiens).