Acura MDX 2008

Acura MDX

Un faux timide

Le nouveau MDX d’Acura, présenté l’an dernier, a été conçu pour donner du fil à retordre aux utilitaires luxueux tels le BMW X5, le Lexus RX 350 ou, encore, le Porsche Cayenne. À la différence de ces derniers, cependant, le MDX est doté d’un groupe motopropulseur disposé transversalement, une architecture mécanique chère à Honda et qu’on retrouve habituellement sur des voitures à traction avant. Le MDX possède d’ailleurs l’âme d’une berline de performance car, une fois à l’intérieur, on oublie vite qu’on a affaire à un utilitaire.

CARROSSERIE

On reprochait souvent à l’ancien MDX son volume inélégant et son positionnement ambigu. Sorte de bâtard entre un utilitaire et une fourgonnette, il a contribué à ouvrir le créneau de ce qu’on appelle aujourd’hui «véhicules multisegments». Sans rien perdre de son habitabilité, le nouveau MDX réussit quand même à retrouver des formes plus harmonieuses. On s’interrogera néanmoins sur l’étrange dessin agressif de la face avant, qui lui confère l’air vengeur d’un robot de combat tiré d’un manga japonais. De même, sa proue en V et son porte-à-faux avant prononcé lui donnent aussi l’aspect d’un véhicule amphibie. Comme ses rivaux et malgré sa morphologie intimidante, ce soi-disant utilitaire est, en réalité, une grosse familiale à traction intégrale qui cache bien son jeu.

HABITACLE

À l’intérieur, on tente clairement de nous faire oublier qu’on est à bord d’un VUS, et l’aménagement est digne d’une bonne berline sportive. Sont présents tous les petits luxes habituels et les très nombreux dispositifs de sécurité. On aurait peut-être souhaité des commandes plus simples et plus intuitives, mais la finition est absolument impeccable, tout comme l’est l’insonorisation. Il est à noter que le MDX n’est vendu qu’avec des sièges de cuir noir ou rouge. Les sept occupants trouveront l’espace requis pour voyager confortablement, même s’ils sont assis dans la dernière rangée, à condition de ne pas être des géants. Cette banquette arrière est divisée 50/50, tandis que la banquette du centre est divisée 60/40.

MÉCANIQUE

Le seul moteur offert est un V6 de 3,7 litres dont la puissance s’est accrue de près de 50 chevaux par rapport au modèle précédent. Sa sonorité est franchement envoûtante et fait certainement l’envie de bien des voitures sportives. Même si sa consommation d’essence est en légère hausse, elle reste étonnamment frugale pour un véhicule aussi imposant. Choix plutôt limité du côté de la boîte de vitesses, puisque seule une boîte automatique à cinq rapports est proposée. Ses rapports peuvent aussi être passés manuellement, si le système de gestion de la boîte est de bonne humeur ce jour-là et qu’il consent à vous déléguer certaines responsabilités…

COMPORTEMENT

Le MDX est pourvu d’un système très évolué de répartition de la traction. En conduite ordinaire, la quasi-totalité de la puissance est acheminée aux roues avant alors qu’en accélération, la majorité de l’effort est fourni par les roues arrière. Dans un virage négocié rapidement, la roue arrière extérieure reçoit un surcroît de puissance pour maintenir le véhicule sur sa trajectoire. Tout cela est efficace, sans bavure et, au bout du compte, imperceptible. Ici encore, on oublie le VUS et l’on finit par se croire au volant d’une berline. Étant donné que la visibilité arrière est très limitée, on déplorera que le MDX ne soit pas doté d’un radar de recul. Au lieu de cela, on a droit à une caméra décentrée dont l’image n’est pas toujours fiable.

CONCLUSION

On peut comprendre que des gens financièrement à l’aise et à la recherche d’un véhicule à la fois luxueux, spacieux, performant et relativement frugal puissent être attirés par le MDX. Reste à voir si son nouveau look le rendra plus séduisant aux yeux des acheteurs traditionnels de produits germaniques.

FORCES

Tenue de route

Moteur performant

FAIBLESSES

Choix mécanique limité

Caméra de recul imprécise