Acura NSX 2018

Acura NSX

Le monstre glacé

Il y a des sportives d’exception qui, au premier regard, inspirent des sentiments brûlants. Pas la NSX. Sans doute l’avions-nous trop vue avant qu’elle n’entre en scène. Le porte-étendard d’Acura suscite le respect, l’admiration même pour sa haute technicité. Sa perfection glacée impressionne, mais on se désole que celle-ci exprime si peu d’émotion.

Tour du propriétaire – 60 %

De la NSX originelle la nouvelle n’a conservé que la configuration, à savoir : deux places et un moteur (thermique, il importe ici de le spécifier) implanté en position centrale. Tout le reste appartient à l’histoire.

À défaut de nous émouvoir par son galbe « déjà trop vu », la NSX nous émerveille sur le plan aérodynamique. Les multiples entailles pratiquées sur la carrosserie toutes fonctionnelles permettent de canaliser les flux d’air dans le but non seulement d’améliorer le refroidissement des organes mécaniques, mais aussi de gérer au mieux les phénomènes de portance et de déportance de l’auto. La fierté de ses concepteurs est palpable et tout à fait compréhensible. Avec pas moins de quatre moteurs (dont trois électriques) et dix échangeurs d’air (un véritable travail de plombier), la sophistication de ce biplace dépasse l’entendement.

Vie à bord – 75 %

Sur le plan fonctionnel, rien à redire. Hormis un manque de support dans la partie inférieure du dossier, la position de conduite est irréprochable, tout comme la visibilité, qualité rare pour les sportives de ce rang. La lecture des instruments, l’ergonomie des commandes et la richesse de la présentation sont au-dessus de tout reproche. Toutefois, on se désole de l’absence de rangement digne de ce nom à son bord et d’un compartiment à bagages de la taille d’un timbre-poste…

Technique – 90 %

Le moteur à essence un V6 de 3,5 litres compte une paire de turbocompresseurs et s’adjoint l’assistance de trois moteurs électriques (un à l’arrière et deux à l’avant). Il s’agit donc d’un véhicule hybride, mais pas dans sa définition populaire. Ici, l’usage de la puissance électrique se trouve essentiellement au service de la performance et ne sert pas à promouvoir les vertus écologiques de ce modèle. D’ailleurs, les responsables de sa conception demeurent plutôt discrets concernant la consommation et n’aiment pas répéter qu’en mode « tout-électrique », la NSX ne peut parcourir plus d’un kilomètre, et ce, à vitesse très réduite.

Au volant – 80 %

Face à toute cette quincaillerie technologique, il y avait tout à craindre de se retrouver aux commandes d’une sportive froide et artificielle. Dès les premiers tours de roue, cette appréhension se réalise, mais en partie seulement.

La NSX ne danse pas dans les virages comme une McLaren 540C ni ne se projette dans l’horizon comme une Mercedes-AMG GT, mais personne ne peut mettre en doute l’efficacité de son comportement, et ce, peu importe si les mains posées sur le volant sont compétentes ou non. Bref, la NSX est rassurante, stable, efficace et incroyablement facile à piloter. La direction assure un toucher de route incroyablement précis et le freinage carbone/céramique possède beaucoup de mordant.

Optimistes un brin, les concepteurs de la NSX annoncent que celle-ci atteint les 100 km/h en moins de trois secondes. Sans doute possible si on a recours à la procédure de « launch control », qui autorise un départ canon comme celui d’un dragster. Mais le système a ses limites. L’un des ingénieurs a reconnu que ce dispositif départ-arrêt fonctionne 400 fois, après quoi, il faut songer à remplacer l’embrayage de la boîte de vitesses automatique la seule offerte à neuf rapports.

La NSX possède quatre modes de conduite : Sport, Sport+, Track (circuit) et Quiet (silence). Les différences entre chacun d’eux se perçoivent à la réponse du moteur, de la boîte de vitesses et des suspensions. Cela dit, le mode silence apparaît comme l’intrus du groupe, car celui-ci vise essentiellement à réduire de 25 décibels le son émis par les échappements. Une délicate attention à l’égard de vos voisins si vous avez l’idée de rentrer à la maison aux petites heures.

La qualité la plus inattendue de la NSX concerne sa facilité d’utilisation au quotidien et surtout son confort tout à fait étonnant, même si les décibels ne sont pas aussi bien filtrés que les inégalités du revêtement.

Conclusion – 75 %

La NSX est sans doute l’expression la plus aboutie et financièrement la plus abordable de la voiture sport de demain. Contrairement à ce que sa ligne suggère ainsi que l’abondance de technologies, cette sportive est facile d’utilisation, mais infiniment complexe à réparer.

Forces

Visibilité remarquable

Utilisable au quotidien

Conception avant-gardiste

Faiblesses

Faible autonomie

Complexité mécanique (réparations coûteuses)

Rangements quasi inexistants