Acura RDX 2014

ACURA RDX

Ne pas faire de vagues

Le multisegment compact RDX est l’un des chouchous d’Acura aux yeux de l’état-major de Honda et a donc bénéficié d’une intéressante refonte l’an dernier. Certaines décisions laissent songeur, mais, dans l’ensemble, on se retrouve avec un véhicule qui tente d’en donner beaucoup à son public cible, c’est-à-dire les couples d’un certain âge qui apprécient le luxe sans excès.

Carrosserie

Présenté à New York en 2006, le RDX a été le premier utilitaire compact d’Acura basé sur le châssis du populaire CR-V et du défunt très cubique Element. Remanié l’an dernier, il est désormais considéré comme un multisegment. Les dimensions n’ont pour ainsi dire pas bougé depuis sa naissance, mais on en a lissé la coque comme une barre de savon. Seul l’avant continue d’être encombré avec la typique moustache de chrome, des phares étirés et des antibrouillards casés dans des cavités taillées pour aspirer l’asphalte. Ces cavernes sont reprises sur les flancs par les puits de roues qui paraissent trop grands pour les pneus de 18 pouces. À l’arrière, la lunette du hayon est protégée par un fort aileron qui prolonge le pavillon en conférant au RDX une autre signature visuelle destinée à le démarquer de l’impressionnante flopée de rivaux, tous plus élégants les uns que les autres (Evoque, GLK, XC60, etc.).

Habitacle

Étant donné qu’un RDX ne peut recevoir qu’un seul ensemble d’accessoires en option, l’ensemble Technologie, on devine que l’équipement de base est assez complet, merci. Le seul bémol va au design assez fade. Si les stylistes avaient insufflé à l’allure du tableau de bord l’avant-gardisme de la carrosserie, on se retrouverait avec un véhicule à la personnalité davantage gagnante. Ceci dit, sur le plan ergonomique, rien ne cloche. Les interrupteurs sont là où on les attend, le cuir nous souhaite la bienvenue, et le dégagement de la banquette arrière a été bien pensé, à l’image de son système de rabattement (60/40) particulièrement efficace.

Mécanique

Honda nous a surpris l’an dernier. En pleine refonte majeure, nous nous attendions à ce que le compact véhicule adopte un 4-cylindres turbocompressé, la stratégie de l’heure pour réduire la gloutonnerie à la pompe. Mais non ! On a écarté le 4-cylindres au profit du V6 de 3,5 litres qui équipe d’autres membres de la famille (comme l’Odyssey). De plus, le motoriste a boudé l’injection directe de carburant et le dispositif d’arrêt-démarrage, deux technologies privilégiées pour économiser le pétrole. À la place, ce V6 de 273 chevaux bénéficie du système VCM (pour Variable Cylinder Management) qui décide quand le véhicule peut se tirer d’affaires avec seulement 3 ou 4 cylindres. La boîte de vitesses automatique, pour sa part, a gagné un rapport en passant à 6, tandis que la suspension hérite d’une amélioration introduite dans la nouvelle ILX qui lui permet de mieux dominer la route sans nuire au confort.

Comportement

Doux, en contrôle, fluide, posé. Voilà les premiers qualificatifs qui viennent à l’esprit quand on lance le RDX à l’assaut du quotidien. En jouant sagement de la pédale de droite, on peut obtenir une cote de consommation combinée sous les 10 litres aux 100 kilomètres. Si vous préférez un peu plus de dynamisme, le V6 répond présent avec un décent 0 à 100 km/h en 8 secondes et une sonorité vigoureuse qui brasse la cabine le temps qu’on se fasse plaisir. Difficile de prendre ce RDX en défaut. Il présente la tenue de route confiante d’un CR-V et le luxe signé Acura. Sa transmission intégrale permanente (aux États-Unis, on offre la version à traction) a perdu de sa sophistication quand le constructeur a décidé que le dispositif du CR-V serait suffisant à la place de l’ancien système SH-AWD plus pointu (et plus lourd), mais la clientèle visée n’y voit que du feu.

Conclusion

La rivalité dans ce créneau n’est pas féroce, elle est sans pitié. L’Acura RDX est assurément recommandable, mais plusieurs concurrents ne sont pas des deux de pique non plus. Si le tableau de bord pouvait autant charmer que l’extérieur, Acura améliorerait ses chances d’accaparer le haut du podium. Mais le constructeur a sans doute sondé le conservatisme de ses acheteurs et a préféré ne pas trop secouer le pommier.

Forces

Désactivation des cylindres du V6

Conduite onctueuse

Habitacle spacieux pour un modèle compact

Faiblesses

Choix technologique discutable (absence d’injection directe de carburant)

Présentation peu inspirée de la planche de bord