Acura RLX 2018

Acura RLX

Éprise de discrétion

L’Acura RLX est une excellente automobile à plus d’un égard, mais la principale intéressée elle-même ne semble pas se formaliser du fait que seulement 26 Québécois l’ont su en 2016. L’anonymat chez elle est une seconde nature. Mais puisque l’actuelle génération date de 2014, incognito ou pas, il est raisonnable d’espérer une nouvelle mouture. Qui portera le millésime 2018 ou 2019? Sais pas. Car Honda Canada, au moment où je tente de vous informer, garde secrets les changements éventuels sous prétexte qu’août, le mois de publication de L’Annuel de l’automobile, c’est beaucoup trop tôt pour divulguer quoi que ce soit. Ben coudonc…

Tour du propriétaire / 80 %

La RLX Sport Hybrid, le seul modèle offert chez nous, s’avère le vaisseau amiral d’Acura au même titre que l’A8 chez Audi ou la S chez Benz (le supercar NSX joue plutôt le rôle de bête de foire). Mais la comparaison s’arrête là, car elle ne supporte même pas qu’on sorte un ruban à mesurer. La japonaise, en effet, n’atteint pas cinq mètres de long, contrairement aux allemandes, incluant la Série 7 de BMW. Outre ses phares à effet « jewel » (comme dans « bijoux de famille » mais en moins délicat), il n’y a rien dans cette voiture qui la fasse ressortir de la foule. Ses proportions sont équilibrées, ses courbes n’égratignent pas la rétine, mais le résultat global est tout sauf flamboyant. La future RLX épousera-t-elle un style transcendant? Ça serait surprenant. Hormis la NSX, tous les produits Acura pratiquent la discrétion comme si c’était une religion.

Vie à bord / 85 %

Ici, par contre, la RLX fait son possible pour ne pas nous décevoir. Son habitacle suinte d’équipement : affichage tête haute, connectivité AcuraLink, sièges avant chauffés et ventilés, superbe sono à 14 haut-parleurs, etc. Les mesures de sécurité active, regroupées sous le parapluie AcuraWatch, ne sont pas en reste. Comme chez les autres berlines de luxe, me direz-vous, mais quand Honda marie cette prévention à son exemplaire fiabilité, il s’en dégage une confiance supplémentaire. Cela dit, la présentation du tableau de bord commence à dater et les fauteuils avant se contentent d’être accueillants à défaut d’être seyants. Et cette version hybride fait en sorte que la présence des batteries handicape la capacité de chargement du coffre, et les dossiers fixes de la banquette n’arrangent rien.

Technique / 90 %

Une robe aussi sage ne trahit pas l’impressionnante technologie qui bouillonne dans les entrailles de la Sport Hybrid. Au V6 i-VTEC de 3,5 litres, les ingénieurs ont greffé pas moins de trois moteurs électriques (un en avant, deux en arrière) pour totaliser 377 chevaux. Cette puissance respectable est bridée par une boîte de vitesses à double embrayage SportShift à sept rapports et mode Sport commandée par des boutons poussoirs et des palettes au volant, tandis que la transmission intégrale raffinée SH-AWD (pour « Super Handling ») intègre une gestion du couple aux roues qui confère à la berline le pied sûr du marin.

Au volant / 86 %

La douceur, voilà ce qui caractérise la RLX. Le muscle disponible n’a jamais aucune difficulté à vaincre l’inertie et les dépassements s’exécutent comme si l’on coupait du beurre. On ne peut cependant parler d’une conduite palpitante. À commencer par la direction, qui travaille proprement, mais en gardant loin du pilote les sensations de la route qui pourraient le stimuler. À la place, sécurité et linéarité prévalent. N’empêche, nous sommes aux commandes d’une voiture hybride dont la technologie a inspiré celle de la NSX. La transmission SH-AWD garantit une adhérence pas loin de phénoménale aux roues de 19 pouces, tandis que le trio de moteurs électriques affecte positivement la puissance et la consommation de carburant. Vous ne trouverez pas beaucoup d’automobiles de ce poids, bardée d’autant de luxe, capable de brandir une moyenne de huit litres aux 100 kilomètres. Enfin, la suspension professe la souplesse même lorsqu’on active le mode Sport, car les amortisseurs disposent d’une généreuse amplitude et leur réglage exclut le mot sécheresse de leur vocabulaire.

Conclusion / 85 %

Bien des gens souhaitent le luxe sans l’afficher. La RLX est pour eux. Elle n’exhibe pas la magnificence des trois allemandes mentionnées dans l’intro, mais elle n’en demande pas le prix non plus. En fait, il ne lui manque que du mordant et des épices. L’entretien sans frais pendant quatre ans, elle l’a déjà.

Forces

Technologie sophistiquée

Conduite douce et rassurante

Équipement riche

Faiblesses

Look extérieur et intérieur

Volume de chargement risible

Image à travailler