Acura TL 2013

Acura TL

Entre deux chaises

Difficile de bien cerner l’identité de l’Acura TL. Son physique la met en concurrence avec les intermédiaires de luxe allemandes. Son prix conduit une rivalité avec les modèles d’entrée de gamme germaniques et les grosses berlines américaines et sud-coréennes. Cette crise identitaire prévaut aussi au sein de son clan, alors qu’elle peine à se différencier du point de vue esthétique de sa petite sœur, la TSX. Avec 3 229 exemplaires vendus en 2011 au Canada, elle est toutefois de loin, le modèle le plus populaire d’Acura. Importante la TL donc, alors que cette branche de luxe de Honda tentera d’oublier une année 2011 en dents de scie pour les ventes.

Carrosserie

Lorsque, en 2009, Acura a commercialisé sa TL restylisée, l’incompréhension m’a happé. Je ne comprenais pas comment on pouvait rater l’occasion d’améliorer ce que je considérais comme l’une des plus belles berlines japonaises du moment. Sa laideur m’horripilait. Aujourd’hui, mon opinion s’est nuancée, et les retouches esthétiques de l’année dernière ont amenuisé ses défauts. Sa calandre, moins robotique, recèle une certaine beauté, une belle présence. La portion arrière de la carrosserie reste toujours son point faible. Son porte-à-faux très haut et le dessin du couvercle du coffre et du pare-chocs, boursoufflé à souhait, enlèvent un charme pour valoriser l’originalité. Certes, cette originalité est présente, mais n’aide en rien l’homogénéité du design.

Habitacle

Dès le premier contact, on découvre un poste de conduite invitant. Les sièges impeccablement sculptés proposent un compromis fort intéressant, mariant fermeté et maintien latéral sans négliger le confort. Malgré le toit ouvrant de série, l’espace pour la tête est abondant, idem pour les jambes. Le volant tombe naturellement en mains. Le dessin de la planche de bord est incontestablement moderne, rappelant à la volée le code de design « sculpture fluide » de Hyundai. Il plaît à l’œil. Le bloc de commandes central reste toutefois d’utilisation peu intuitive. Les boutons sont parsemés ici et là, ils agacent. La finition attire les compliments, mais comme c’est trop souvent le cas chez Honda, les plastiques durs sont trop présents. L’espace de chargement déçoit également. Son ouverture trop petite, son seuil beaucoup trop haut et sa contenance (moins généreuse que celle d’une berline Ford Focus) nuisent à sa praticité.

Mécanique

Fidèle depuis ses tout premiers débuts à une logique de cylindrées moins volumineuses, Acura n’a jamais réellement versé dans l’extravagance côté moteur. Ceci n’a jamais empêché le constructeur de proposer des cœurs qui font rougir plusieurs rivaux. Les talents de motoriste de Honda brillent dans la TL. Deux V6 sont au menu. Le premier, de 3,5 litres (280 chevaux) s’arrime à la version de base. Le second, de 3,7 litres, n’anime que la livrée à transmission intégrale. Malgré un seul arbre à cames, il offre des prestations spectaculaires. Le système VTEC (qui module la durée et le degré d’ouverture des soupapes) explique, en grande partie, son brio et son chant. Légèrement frêle en couple à l’amorce, il gagne son aplomb dès les 4 000 tours par minute. Dommage qu’il soit handicapé par une boîte de vitesses automatique hésitante et lente. Une manuelle en option corrige le tir pour les apôtres de la troisième pédale.

Comportement

Quand elle se prête à la gymnastique sur tracé sinueux, la TL est difficilement ébranlable. Son châssis d’une grande rigidité, conjugué à une suspension plus ferme (sans outrance) pour la livrée SH-AWD, permet une bonne agilité malgré sa masse relativement élevée. Le système de transmission intégrale, qui privilégie une répartition du couple vers l’avant, laisse filtrer un léger effet de couple, tout juste pour rester alerte, ce qui trahit l’architecture à traction de la TL. La direction, précise, n’offre pas la sensation ni la fermeté qu’on voudrait. L’agrément de conduite est présent sans toutefois atteindre une sophistication qui la positionnerait en tête du palmarès.

Conclusion

La TL est une excellente voiture avec des qualités routières indéniables. Confortable, elle peut être joueuse à ses heures. Il ne lui manque qu’un peu de raffinement et une réelle identité pour tenir tête aux ténors du créneau.

Forces :

Fiabilité

Tenue de route

Finition

Transmission intégrale en option

Consommation de carburant raisonnable

Faiblesses :

Volume du coffre

Plastique trop présent

Identité trop faible

Boîte de vitesses automatique