Acura ZDX 2013

Acura ZDX

Acura ZDX

Le principe de Peter

Comme les VUS avant eux, les multisegments se sont multipliés comme des lapins, engendrant une flopée de sous-catégories comprenant parfois deux, trois ou quatre modèles. L’Acura ZDX est un parfait exemple de cette hypersegmentation : il fait partie d’un nouveau créneau qui prétend marier le côté pratique d’un VUS et le comportement d’une voiture sport. Utopie ? Voyons voir.

CARROSSERIE

Le ZDX est ce que j’ai vu de plus laid depuis le défunt Pontiac Aztek. Et encore, ce dernier avait au moins le mérite d’être pratique ; tandis que le ZDX, on se demande encore à quoi ça sert. L’espace fait cruellement défaut dans le compartiment arrière ; le seuil trop élevé du plancher et l’inclinaison trop prononcée de la lunette pénalisent la capacité de chargement, inférieure à celle d’une automobile.

HABITACLE

Les places arrière souffrent, elles aussi, de ce design tarabiscoté. L’inclinaison du toit, encore elle, prive le dégagement pour la tête de quelques précieux centimètres et pour les jambes, c’est correct, sans plus. Vu les dimensions du véhicule, c’est franchement décevant. L’accès aux places arrière n’est pas aisé non plus, en raison de l’étroitesse de l’ouverture des portières. Et pour couronner le tout, la visibilité a, elle aussi, été sacrifiée, la faute cette fois aux énormes piliers et à l’étroitesse de la lunette, tronquée et scindée en deux par une bande horizontale, comme sur le Crosstour et la CR-Z. En plus, la saleté s’y accumule. Voilà ce que j’appelle un véhicule mal foutu.

La présentation intérieure est beaucoup mieux réussie. La partie centrale de la planche de bord reprend la forme de la calandre, mais, contrairement à cette dernière, elle ne défigure pas l’ensemble. La finition est plutôt relevée et tant la qualité de construction que celle des matériaux ne peuvent être prises en défaut, si ce n’est le plastique de couleur argent qu’on retrouve autour des cadrans et dans la console, agréable à l’œil, mais qui se détériore rapidement. Sinon, le cuir abonde et il est de belle facture.

L’habitacle a aussi le mérite d’être fonctionnel, modulaire, et les espaces de rangement abondent. À l’avant, les occupants prennent place dans des baquets confortables et enveloppants, au maintien latéral et au soutien lombaire irréprochables. Chose rare, on est aussi bien assis à l’arrière ; dommage qu’il n’y ait plus d’espace pour la tête.

MÉCANIQUE

Le V6 de 3,7 litres est incontestablement l’un des points forts du ZDX. Sa souplesse, sa douceur et son silence de roulement n’ont rien à envier à un V8. La capacité de remorquage est toutefois risible : 680 kilos. Effectivement, ce véhicule n’a rien d’utilitaire… Le gabarit (et le poids) du ZDX imposent leurs limites, et il n’y a pas de miracle du côté de la consommation.

Seule motorisation offerte, le V6 ne peut être jumelée qu’à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports. Celle-ci travaille aussi en douceur, avec des passages de rapports à peine perceptibles, mais elle est affligée de la paresse chronique des boîtes automatiques de la marque.

COMPORTEMENT

Trop gros, trop lourd, pas assez agile, voire même un peu pataud, le ZDX montre là aussi son incompétence. Comprenons-nous bien : la tenue de route est plus qu’acceptable, la motricité, aussi, la caisse prend peu de roulis et fait sentir sa rigidité. Mais en aucun temps on ne peut qualifier de sportif le comportement de ce véhicule, d’autant plus que la direction est lente et pas très précise. En matière de confort, par contre, ça rivalise avec une berline de luxe.

CONCLUSION

L’Acura ZDX remplit une partie de son mandat, en étant aussi confortable que les voitures de la marque. Pour le côté utilitaire, on repassera ; pour le côté sport aussi. À quoi ça sert, alors ? Je me pose encore la question. Non pas qu’il s’agisse d’un mauvais véhicule ; ses qualités intrinsèques – qualité de construction, confort, fiabilité – sont bien réelles, mais le problème du ZDX en est un de pertinence. À vouloir tout faire, il passe à côté de l’essentiel et atteint rapidement son niveau d’incompétence. Le principe de Peter, version automobile.

FORCES :

• Présentation intérieure cossue
• Qualité d’assemblage irréprochable
• Sièges confortables
• Excellent moteur
• Confort de roulement
• Fiabilité assurée

FAIBLESSES :

• Laideur affligeante
• Habitabilité et capacité de chargement décevantes
• Visibilité entravée
• Capacité de remorquage risible
• Comportement pataud