Alfa Romeo 4C 2018

Alfa Romeo 4C

Sans filtre

Il y avait longtemps que je n’avais pas ressenti autant de plaisir! Les heures passées en compagnie de l’Alfa Romeo 4C se classent désormais parmi les plus mémorables de ma carrière de chroniqueur automobile. Mais soyons clair : la 4C est l’une des pires voitures au monde, du moins quand c’est la logique qui domine votre jugement. Mais si votre cœur est encore épris d’automobile dans son sens le plus pur, et qu’une belle italienne ne fait que pimenter cette passion, je vous jure que la 4C agira comme un stimulateur cardiaque branché sur une prise de 400 volts!

Tour du propriétaire – 95 %

Chose certaine, l’Alfa Romeo 4C possède la même force d’attraction physique à laquelle les plus belles exotiques de ce monde nous ont habitués. Il suffit de s’en approcher pour sentir notre pouls augmenter sa cadence. Les dimensions de l’auto y sont pour beaucoup. Elle a beau être courte, elle est presque aussi large qu’une Ferrari F488, tandis que sa garde au sol n’accuse que 4,5 pouces. Alfa propose deux versions : un coupé et une Spider. Cette dernière est munie d’une capote en toile que l’on dégrafe manuellement avant de la ranger dans le coffre. Un tout petit coffre qui demeure ouvert grâce à une petite tige de métal de la grosseur d’une baguette à sushi et dont le volume de chargement rivalise avec celui d’un sac à dos. Le bouclier avant, lui, vissé en place, n’offre aucun espoir de rangement supplémentaire. Et si retirer le toit n’a rien de sorcier, le remettre en place peut s’avérer un défi. Sans compter que les balades par temps très pluvieux et les visites au lave-auto automatique sont fortement déconseillées.

Vie à bord – 65 %

L’habitacle de la 4C ne fait aucun compromis, un peu comme le faisaient la Lotus Elise et plusieurs sportives du passé. On accède à l’intérieur de la voiture en multipliant des acrobaties incompatibles avec les jupes courtes. Une fois assis, on assiste à un festival de fibre de carbone grâce au châssis exposé nu et aux nombreuses petites pièces majoritairement offertes en option. Toutes les informations sur la conduite, la vitesse et les révolutions du moteur, jusqu’à la pression du turbo et des forces G, sont clairement indiquées sur un écran TFT de sept pouces installé derrière le volant à deux branches et à la section inférieure plate. À part ça, la cabine est aussi spartiate que rudimentaire. Oubliez le coffre à gants ou des espaces de rangement dans les portières. Même le dossier des sièges est fixe, faute d’espace.

Technique – 85 %

Si le châssis monocoque de la 4C est constitué de fibre de carbone, l’aluminium et le SMC composent le squelette restant et la carrosserie. Le 4-cylindres turbocompressé de 1750 centimètres cubes s’assoit juste derrière la tête des occupants et est jumelé exclusivement à une boîte à double embrayage robotisée avec assistance au départ arrêté (launch control).

Au total, la 4C fait grimper la balance à 2315 livres. À titre de comparaison, la Lotus Elise jouait entre 2000 et 2100 livres chez nous, tandis qu’une Porsche Cayman fait figure de poids lourd avec ses 3140 livres et plus. Il s’agit donc d’un rapport poids-puissance très acceptable et qui est capable de propulser la petite italienne de 0 à 100 km/h en 4,1 secondes.

Au volant – 95 %

En cette époque, on trouve vraiment très peu de véhicules qui offrent une expérience de conduite aussi crue que celle de la 4C. Dès le départ, l’absence de servodirection oblige le conducteur à utiliser ses muscles pour les manœuvres à basse vitesse. Au fur et à mesure que la flèche du compte-tours s’élève, le caractère racé de la 4C se fait sentir. La mécanique, le turbo et l’échappement émettent une symphonie digne d’une voiture de course. Malgré la précision de la direction, la légèreté du véhicule et les excellents freins, manier cette italienne de façon à en extirper tout le potentiel exige beaucoup de talent. L’une des plus grandes difficultés est de jauger le délai de réaction du turbo : trop tôt sur le pied droit et les nounous électroniques prennent le dessus; trop tard et on perd de précieuses secondes en sortie de virage. Par contre, le train avant offre une bonne communication avec la route. Et si l’expérience en piste est exceptionnelle, rouler sur une autoroute pendant plus d’une heure est loin de se dérouler à l’enseigne du confort.

Conclusion 85 %

Succomber à une Alfa Romeo 4C, c’est accepter de laisser sa raison au vestiaire pour n’écouter que sa passion!

Forces

Look incroyable

Performances excitantes

Conserve une bonne valeur

Faiblesses

Absence de confort

Espace de rangement rare

Pas facile à maîtriser parfaitement