Aston-Martin DB9 2009

Aston-Martin DB9

Rien que pour vos yeux

Cette allusion à James Bond qui a propulsé l’ancienne marque britannique au sommet de sa gloire fait aussi référence à une voiture d’une beauté exceptionnelle. Pour le dernier salon de l’auto de Genève, Aston-Martin a subtilement révisé sa DB9. Dans le plus pur style anglais, on cultive le patrimoine stylistique immuable. Pas d’excentricité à l’italienne, on se montre sobre et de bon goût. C’est sous le capot que la version 2009 offre quelques différences. Pour le reste, Aston-Martin cultive une tradition qui dure depuis le lancement de la DB5, en 1963.

Carrosserie

Intemporelle est le mot qui décrit le mieux la DB9. Tout sur cette voiture coule comme une source qui suit son cours. De l’avant à l’arrière, les formes ne choquent jamais l’œil, mais plusieurs indices soulignent la force tranquille d’une bête qui dort : le capot agrémenté par des ouïes sur le flanc des ailes avant; la poupe effilée prête à bondir; et enfin, les sorties d’échappement qui indiquent sans équivoque les intentions de la bête. C’est l’une des voitures les plus désirables du moment.

Habitacle

L’intérieur a eu droit à de subtiles retouches pour 2009, notamment au chapitre de la console centrale plus stylisée et de la nouvelle clé, copiée sur celle de la DBS. Pompeusement appelée « Emotion Control Unit » (ECU), cette clé emploie de l’inox et du polycarbonate. Le reste de l’espace respire encore le « gentleman driver », un savant mélange de sport et de confort tendu de cuir Connolly évidemment. Et comme l’exige la tradition d’excellence en vigueur depuis toujours à Newport Pagnell, l’ensemble et assemblé à la main par des travailleurs hautement qualifiés. Vous payez le prix, mais le résultat est unique, et chaque voiture peut être personnalisée.

Mécanique

C’est sous le capot que les changements sont plus évidents pour 2009. Le traditionnel V12 de 6 litres culmine maintenant à 470 chevaux (20 de plus). La boîte de vitesses automatique a été révisée pour des changements de rapports plus prompts. Les performances sont donc en sensible progression : la vitesse de pointe est de  306 km/h et le 0 à  100 km/h ne demande plus que 4,6 secondes, tant avec la boîte manuelle qu’avec l’automatique. Les trains roulants ont également été peaufinés pour rendre le coupé plus dynamique. La Volante offre une rigidité accrue de 10 %, ce qui a permis d’affermir les réglages de suspension au bénéfice de la tenue de route.

Comportement

C’est lors de ma visite au siège social de Gaydon que j’ai eu le privilège de prendre le volant d’une DB9. Dès la mise à feu des cylindres, on sent tout le potentiel de la voiture. Un grondement sourd annonce bien les couleurs. Bien calé dans des sièges de cuir surpiqué ô combien confortables, il ne reste plus qu’à donner une petite tape du bout des doigts sur le levier de sélection robotisé à 5 rapports pour libérer cette imposante écurie. Je me suis contenté de lécher l’accélérateur au début, question de prendre mes repères et de m’orienter avec une conduite à droite dans un trafic qui roule à l’envers. À bas régime, le V12 ronronne comme un jeune chat, et la voiture est aussi facile à conduire qu’un vélo. Une fois sur l’autoroute en direction d’Oxford, j’aperçois une longue ligne droite et je décide de voir ce que ce V12 a dans le ventre. Heureusement que la fée électronique est au boulot car le déchaînement d’une telle puissance m’aurait probablement envoyé dans le décor. La sonorité rageuse de la mécanique est accompagné d’une poussée linéaire qui vous colle au fond du siège. Une fois la surprise passée, la DB9 est très agile, en dépit de son poids imposant. Dans la région des Midlands, elle embrassait les courbes avec volupté et faisait montre d’une grande rigueur; une fois inscrite en courbe, plus rien ne bouge.

Conclusion

Portrait type de la voiture de grand tourisme, la DB9 vous donnera des sensations fortes dans un confort sans égal. Pour aller plus loin, plus vite, il ne se fait pas mieux.

Forces

Confort irréprochable

Puissance imposante

Tenue de route surprenante

Faiblesses

Poids élevé

Freins qui manquent d’endurance

Consommation et prix, bien entendu