Aston Martin Rapide 2013

Aston Martin Rapide

Le chic Britannique

On dit que, même en pleine récession, le monde des gens riches et célèbres demeure à l’abri des soubresauts économiques. C’est l’une des raisons qui expliquent la prolifération de modèles de berlines haut de gamme en cette période d’incertitude économique. Pourtant, si certains tirent plutôt bien leur épingle du jeu, Aston Martin en arrache avec la magnifique Rapide qui était construite sous licence par le groupe canadien Magna en Autriche. Après des ventes décevantes, Aston Martin a ramené la construction de sa luxueuse berline à son usine réaménagée de Gaydon et prévoit lui insuffler une première série de modifications pour 2013.

Carrosserie

Il est indéniable que les modèles Aston Martin offrent une beauté intemporelle, une pureté des lignes rarement vue dans le monde de l’automobile. Mais il y a un revers à cette médaille, tous les modèles se ressemblent. La DBS ressemble à la DB9 qui, elle, est pratiquement identique à la Virage qui, avec deux portes de plus, se transforme en Rapide. Après quelques années de ce régime, la clientèle commence sérieusement à regarder ailleurs, car le facteur d’exclusivité s’effrite. Oui, le tour de force esthétique est réussi. Les poignées intégrées aux portières et une chute de reins très typée limitent l’impression de grosse voiture et privilégient la grâce. Mais toutes les Aston offrent la même image, et ce n’est pas bon.

Habitacle

On dit souvent des objets de grand luxe qu’ils brillent par leur simplicité. Une beauté épurée sans artifice qui vieillit bien, pensez à Sophia Loren. La Rapide est le luxe dans la sobriété. La qualité d’une fabrication à la main, sans tomber dans l’ostentatoire. Il y a juste un peu trop de noir pour une anglaise, un défaut qu’on attribue habituellement aux allemandes. Le cuir écossais côtoie des mollettes en aluminium brut et les commandes de vitesses à boutons. Au chapitre du confort, pas de jaloux, les quatre occupants ont droit à un siège baquet de grand confort. La liste d’équipements de série est très longue, et celle des options l’est encore plus. Pour les audiophiles, le système Bang & Olufsen à 15 enceintes acoustiques et comportant des prises MP3 vient de série, un pur bonheur auditif. En plus des porte-gobelet et d’une console centrale, les passagers arrière profitent aussi d’écrans encastrés dans de dossier des sièges avant. Malheureusement, l’accès à l’arrière reste difficile du fait du dessin de la voiture, contrairement à la Porsche Panamera qui met la priorité sur la forme avant l’esthétique pour faciliter la vie des passagers

Mécanique

Le V12 d’Aston Martin puise ses origines de Ford, lorsque ce dernier était propriétaire de la marque. Sa conception est le fruit de l’assemblage de deux moteurs Duratec V6. Le moteur V12 en alliage offre une puissance généreuse de 470 chevaux, mais il faut dépasser les 3 500 tours par minute pour véritablement apprécier les vocalises de la mécanique qui offre alors son plein potentiel. Cette mise en forme un peu tardive est attribuable au poids élevée de la berline. Mais attention, une fois lancée, vous arriverez à 100 km/h en 5,2 secondes, et, si vous trouvez une route qui le permet, la Rapide prend tout son sens car elle peut vous mener à 296 km/h en vitesse de pointe. La seule boîte de vitesses offerte est l’automatique à 7 rapports, et vous ferez autour de 15 litres aux 100 kilomètres si vous êtes conservateur au volant et plus près de 20 en cycle mixte.

Comportement

Depuis plusieurs années, Aston Martin offrent des châssis en aluminium avec un système de fabrication de collage chimique emprunté à l’aéronautique et garantissant une rigidité spectaculaire. Malgré un poids qui frôle les deux tonnes, la Rapide est aussi agile qu’une ballerine sur les routes tortueuses, c’est franchement impressionnant. L’amortissement variable ADS provient de la DBS, et deux soupapes séparées règlent en temps réel les amortisseurs Bilstein sur cinq positions, privilégiant le confort ou la fermeté des suspensions selon que vous soyez sur le mode Normal ou Sport. La grosse différence réside dans la manière de livrer la puissance. Tout se fait en douceur, c’est même un peu trop doux. Les amateurs de conduite dynamique seront déçus et devront regarder du côté de la DBS, la Rapide est pour ceux qui aime le sport confortable à la limite du pantouflard.

Conclusion

Magnifique, unique, sympathique, la Rapide a aussi le défaut d’être trop identique à la DB9. Il faudra qu’Ian Callum, son concepteur, ponde une autre idée de génie pour retrouver le goût du ludique au constructeur anglais.

Forces

V12 voluptueux
Leviers de sélection au volant bien pensés
Châssis d’une rigidité à toute épreuve
Confort sans faille

Faiblesses
Places arrière un peu à l’étroit
Poids gênant
Freinage à l’effort en conditions d’urgence