Aston martin DBS 2012

Aston Martin DBS

Filer à l’anglaise

Dans le monde très sélect des voitures exotiques, Aston Martin établit ses propres règles. Alors que les italiennes jouent du chronomètre avec les allemandes, les anglaises développe un état d’esprit qui fait appel aux muscles moteur d’une manière bien différente. C’est du sport extrême raffiné.

Carrosserie

La DBS est le summum du sport chez Aston Martin, et, à ce strict point de vue, ce n’est pas une bête de piste. Le fabricant lui a bien mélangé certains gènes de DBR des 24 heures du Mans dans les quelques appendices supplémentaires qui lui permettent de se démarquer de la DB9 et lui confèrent un style plus agressif, mais son poids, son encombrement et sa taille limitent ses prouesses sur circuit. Toutefois, le V12 de 510 chevaux ne manque pas de souffle. Pas moins de cinq ouvertures dans le bouclier avant pour faire respirer le moteur et refroidir les freins. Son museau est le plus menaçant de la famille Aston Martin. Au final, ce sont les proportions équilibrées de la voiture qui la rendent aussi irrésistible. Elle est belle sous tous les angles.

Habitacle

Si les lignes extérieures laissent sans voix, l’intérieur est d’un luxe innommable. La clé de contact, en véritable cristal, vaut à elle seule 2 600 $. C’est pour cette raison que bien des propriétaires utilisent la clé valet jugeant la clé d’origine trop précieuse. Le reste de la voiture est à l’image de cette clé. Une profusion de cuir, de superbes baquets sans oublier l’épaisse moquette, l’aluminium et la fibre de carbone qui font bon ménage. Aston Martin a choisi le même fournisseur qu’Audi pour la chaîne audio, le danois Bang & Olufsen qui habille l’intérieur de 700 watts de bonheur auditif si la mélodie du V12 devient monotone sur l’autoroute. Si la position de conduite est sans faille, le ratio vitre/custode vous donne l’impression d’être assis au sous-sol. Pour ajouter à l’effet de sous-marin, le tunnel central est, lui aussi, assez haut, ce qui confine le conducteur à un espace plutôt limité

Mécanique

Avec autant de prises d’air autour et devant la DBS, le moteur peut faire ses vocalises à voix haute. Le V12 de 510 chevaux laisse échapper une rutilante symphonie. Pour exploiter le plein potentiel de la bête, il faut faire chanter cette mécanique qui n’offre que 420 livres-pieds de couple, obligeant le conducteur à jouer dans les hauts régimes pour exploiter la puissance du V12. Heureusement, les leviers de sélection au volant réagissent rapidement et permettent un 0 à 100 km/h en 4,3 secondes. Mais c’est la sonorité qui vous transportera d’allégresse; puissante et gutturale, vous voudrez constamment rouler dans un tunnel en accélérant à fond, simplement pour entendre le moteur s’emballer. De purs moments de bonheur.

Comportement

La suspension est à la base la même que celle de la DB9 avec des ressorts et des barres antiroulis plus rigides de 50 %. Là où la DBS fait bande à part, c’est au chapitre de la gestion électronique de la conduite. Le système d’amortissement permet cinq modes de réglage. Malgré les énormes pneus qui ressemblent plus à des bandes de roulement, le confort est honnête, il devient aléatoire quand vous passez sur le mode sport. Mais peu importe le rythme, la direction demeure très communicative, malgré le poids de la voiture. Il ne faut pas confondre la DBS avec une exotique à moteur central, c’est une GT qui fait sentir son poids, mais demeure tout de même agile, sans être une virtuose. Le seul véritable bémol va à la visibilité périphérique sous la moyenne. Toutefois, si l’espace se dégage, cette fusée peut filer à 300 km/h et pas de problèmes au freinage. La DBS offre un ensemble carbone-céramique pour les disques ventilés et percés et des étriers fixes à 6 et à 4 pistons pour l’avant et l’arrière. Un détail intéressant, ceux qui veulent se faire plaisir sur des routes désertiques noteront avec plaisir qu’il est possible de désactiver complètement les aides à la conduite (ASR et ESP). Mais attention ! Il vous faudra une sérieuse dose de courage pour jouer à la ballerine avec ce lutteur Sumo.

Conclusion

Aston Martin a une manière bien à elle de faire les choses dans le monde des voitures GT. C’est un peu le côté sombre de la force. La DBS est en quelque sorte une DB9 extrême qui va chasser sur le terrain des Bentley et Ferrari dans le club sélect des 300 km/h. Les mots me manquent pour vous décrire avec précision l’émotion au volant. C’est un heureux mélange de luxe, de sport et de raffinement. Peu de voitures comme la DBS donnent cette impression de richesse.

Forces

Style

Raffinement

Sonorité du moteur V12

Faiblesses

Visibilité

Poids conséquent

Prix élevé