Audi A6 2005

Audi A6 2005

Un nez, ma chère, un nez

Si un jour Audi veut être perçu comme une marque haut de gamme à part entière, elle devra attaquer les étoiles de la ligue nommémant la BMW Série 5 et la Mercedes Classe E. Est-ce que cette nouvelle cuvée est à la hauteur ?

Carrosserie

Le règne de deux ans de Walter de Silva à la tête du groupe de concepteurs n’est pas aussi controversé que celui se son vis-à-vis Chris Bangle chez BMW, pas encore. En tenant compte du temps de développement, les lignes définitives de la nouvelle A6 2005 étaient probablement coulées dans le béton avant son arrivé. Le Dr. Jochem Heizmann, membre de l’exécutif chez Audi et responsable de la production me confirmait plus tôt que la voiture serait «assez conservatrice»- en d’autres mots, dans les limites du bon goût et de la ligne habituellement assez prévisible de la marque. De Silva a brisé ce moule en petits morceaux en greffant cet énorme fer à cheval à la calandre du véhicule. Nous ne pouvons pas dire que nous n’étions pas prévenu. Au cours des dernières années, plusieurs concepts de chez Audi arboraient cette protubérance et tout récemment l’A8 W12 a été la première voiture de production avec cette drôle de bouille. Franchement, cette grille ne sied pas mieux au A6, elle est si, si GROSSE. Les gens d’Audi, selon moi, jouent, car l’actuelle A6 est une des plus belles voitures sur la route. Il est vrai qu’une fois que vous regardez au-delà de cette grille-si vous êtes capable- ce qui reste de la voiture est plutôt bien. L’addition de quelques angles et la disparition d’une partie des courbes lui donne plus de prestance, Néanmoins, la filiation avec la famille Audi est évidente, plus spécifiquement avec l’A4 dans son arche de toit. Les phares qui peuvent pivoter jusqu’à 15 degrés vous aideront à mieux voir sur les chemins sinueux, ils font toutefois partis de la liste des options.

Habitacle

La nouvelle A6 a pris du volume, 120 mm en longueur, 45 en largeur et 83 pour l’empattement. Tous ces plus offrent un habitacle plus spacieux. Vous ne noterez peut-être pas le 10 mm de plus pour les jambes à l’arrière, mais la largeur supplémentaire vous donne de liberté de mouvement et vous ne serez pas obligé de frotter vos coudes avec votre compagnon de voyage. Audi possède la meilleure recette de l’industrie pour la finition intérieure. Une fois de plus, la compagnie s’est surpassée. En plus d’un nouveau dessin de volant, recouvert de cuir, l’ergonomie et la qualité de finition est à la hausse et une fois de plus sert de mesure étalon dans le monde des berlines de luxe. Le centre de contrôle baptisé MMI est la réponse bien mieux adaptée au système I-Drive de BMW. Dérivé du MMi de l’A8, celui de l’A6 est composé d’une mollette en aluminium et un écran central. La grande différence avec BMW réside dans les boutons disposés chaque côté de la mollette qui vous amène directement à la fonction demandée sans détour, (air climatisé, audio, navigation). Beaucoup plus simple et très intuitif.

Mécanique

Les différentes mécaniques sont maintenant situées devant l’essieu avant pour une meilleure répartition de la masse et la rigidité de la carrosserie a augmenté de 34%. Au moment du lancement, seulement deux mécaniques sont disponibles. Le premier moteur est le puissant V8 issu de l’Audi S4 qui produit 335 chevaux à 6600 tr/min et 310 livres-pieds de couple à 3100 tr/min. L’offre de base est un V6 3,2 litres FSI (pour Fuel Stratified Injection) qui est un système d’injection à rampe commune et à injection directe dans les cylindres semblables aux injections sur les moteurs Diesel. Ce procédé augmente la puissance du moteur de 10% et utilise de 3 à 5 % moins de carburants. Au final, ce V6 livre 235 chevaux et 221 livres pieds de couple. Alors pourquoi ne pas utiliser ce système pour le V8- les gens d’Audi y travaillent. Les deux mécaniques sont livrées avec une boîte automatique à six rapports et un système quattro. Plus tard en 2005, un V6 à traction avec boîte CVT va joindre la famille et vers la fin 2005, l’A6 avant s’ajoutera aussi au groupe. Les amateurs de sensations fortes devront patienter quelques mois de plus pour la S6. Les Européennes ont aussi droit à de magnifiques motorisations Diesel, qui je le souhaite traverseront un jour l’Atlantique.

Comportement

La région du Lac de Côme (juste au nord de Milan) est à couper le souffle. Les Romains y venaient en vacances il y a mille ans et depuis toutes les parcelles de terres sont occupées, très occupées. L’endroit grouille de monde, surtout sur les routes. Il a donc été très difficile de voir ce que l’A6 avait vraiment dans le ventre. La seule consolation est d’avoir conduit sur ces routes au pied des Alpes, ce qui a permis de vérifier la flexibilité et les reprises du moteur. Pour une compagnie qui ne connaissait pas la signification du mot «couple», il y a 10 ans, il y a une nette progression. Le V6 est très élastique et une petite pression sur l’accélérateur bouge la voiture avec confiance. Il demeure néanmoins un petit ronronnement un peu désagréable et une légère vibration. La boîte automatique opère en souplesse et les palettes vous donne la liberté de choisir le bon rapport. Si vous êtes quelques secondes à ne pas les utiliser, la voiture revient en mode automatique. Vous aurez deviné que le V8 est beaucoup plus puissant et le son est plus enivrant. Audi prévoit toutefois, avec raison, que 90% des acheteurs opteront pour un V6. Notre V8 mis à l’essai offrait également la suspension sport avec les pneus 245/40ZR18. Il est difficile dans la circulation très dense de déterminer la tenue de route, mais il est certain que le confort est à la baisse et le Canada n’est pas le seul pays affecté par les nids-de-poule et ils cognent durs, mêmes en Italie. Un petit passage sur l’autostrada nous suggère que l’A6 sera une merveilleuse routière. Elle est singulièrement silencieuse, les sièges sont parfaits et le système audio Bose surround (offert en option) est parmi les meilleurs qu’il m’a été donné d’écouter dans une voiture.

Conclusion:

L’Audi A6 offre une alternative distincte des BMW et Mercedes, avec quatre roues motrices de série et un habitacle d’une qualité supérieure que les compétiteurs semblent incapable d’imiter ou même d’imaginé. Mais il y a cette grille. Comme dirait les britanniques, elle a de belles jambes, c’est navrant pour son visage.

Forces

L’Ultime voiture de luxe pour les Canadiens (avec le quattro de série)

l’intérieur est dans une classe à part

Exclusivité garantie

Faiblesses

Avez-vous bien regardé son nez

La tenus de route est un peu sèche (spécialement avec la suspension sport)

Le train avant est encore lourd (pas de nuits blanches à craindre chez BMW)