Audi A6 2020

Audi A6

Emportée par la déferlante utilitaire

L’A6 affiche discrètement la réussite de son propriétaire et reflète son penchant pour les belles voitures. Dans la rue, ce n’est pas elle que l’on remarque le plus, mais là réside l’essentiel son passage n’échappe pas au regard du connaisseur. Hélas, au grand dam d’Audi, ceux-ci sont de moins en moins nombreux à l’identifier sur nos routes peuplées d’utilitaires.

Tour du propriétaire -77 %

Le tracé des lignes est épuré, les formes sont découpées avec une fine précision, la qualité d’assemblage des éléments de carrosserie s’impose comme un modèle du genre et l’auto fait la part belle aux matériaux légers, comme en fait foi son poids légèrement inférieur à 1800 kilos. Une belle performance, étant donné la quantité d’accessoires intégrés à cette berline qui se targue d’être l’un des précurseurs de l’ère numérique.

Vie à bord – 82 %

L’habitacle de l’A6 rappelle à ceux qui l’auraient oublié qu’Audi demeure LA référence de l’industrie dans ce domaine. Exempt de la moindre faute de goût. Rien de superflu et une ergonomie presque parfaite. Les sièges sont généreux, tout comme l’espace dévolu aux quatre occupants (le tunnel de transmission est trop protubérant pour songer à en installer un cinquième) et à leurs bagages. Les dimensions du coffre sont restées sensiblement les mêmes, mais l’échancrure du couvercle a été accrue pour faciliter l’embarquement d’objets plus volumineux.

L’élégant mais massif tableau de bord forme l’horizon de ce boudoir Bauhaus conçu avec un méticuleux souci du détail, qu’il s’agisse du superbe dessin du volant à quatre branches, des commandes qui tombent naturellement sous la main ou de la mise en scène technologique de deux écrans où sont consignés plus de 400 éléments de personnalisation. À prévoir, de nombreuses heures d’apprentissage…

Technique – 75 %

La mécanique est à l’avenant. Sous le capot se dévoile fièrement un V6 de 3,0 litres suralimenté de 340 chevaux. Celui-ci se marie à un moteur électrique, alimenté par une batterie sous une tension de 48 volts. Une forme d’hybridation légère la voiture ne se recharge pas au moyen d’une borne et ne bénéficie pas d’une subvention gouvernementale qui consiste à apaiser le moteur à essence lors des phases d’accélération, mais surtout à réduire de 10 % à 15 % la consommation de carburant, principalement en milieu urbain. Une technologie qui, hélas, ne sera pas reprise par le 4-cylindres 2,0 litres qu’Audi propose au catalogue. La version hybride rechargeable? Elle existe, mais pour l’heure, la direction canadienne l’offre uniquement sur les A8 et Q5.

Au volant – 77 %

Assez légère et parfaitement équilibrée, l’A6 est propulsée par un moteur solide, mais de nature un peu apathique comparativement à ceux de ses concurrents (BMW et Mercedes, pour ne pas les nommer).

L’A6 est désormais dotée d’une transmission intégrale à prise temporaire (inaugurée sur l’A4 Allroad) capable de répartir la motricité entre les quatre roues et d’une boîte automatique à double embrayage à sept rapports avec de petites palettes installées derrière le volant. Cette boîte, qui associe l’agrément d’une boîte automatique à celui d’une boîte manuelle à commande séquentielle, joue le rôle du gant de velours. D’ailleurs, l’A6 plante son accélération et ses reprises dans un silence de cathédrale, et il faut presque tendre l’oreille pour capter le chant du 6-cylindres et de ses turbos.

La suspension pneumatique proposée en option permet de sélectionner la loi d’amortissement de son choix et de faire varier la hauteur de caisse. Ce n’est peut-être pas la plus brillante des berlines de luxe, mais elle paraît plus vive que ses concurrentes grâce à son dispositif à quatre roues directrices. Celui-ci non seulement améliore le diamètre de braquage de cette auto, mais lui assure aussi une stabilité et une agilité impressionnantes. Sur des routes entortillées, l’A6 ainsi équipée apparaît particulièrement alerte, en dépit d’une direction plutôt vague en son point milieu. La version de base, dépourvue de la suspension réglable et de roues antérieures directrices, offrait un ressenti au centre plus ferme, mais peinait toutefois dans les enchaînements, ce qui imposait au conducteur de donner une impulsion beaucoup plus forte en entrée de virage. Les automobilistes qui auront les moyens de goûter à l’A6 sont priés de cocher cette option.

Conclusion – 78 %

Cette berline de luxe vise à satisfaire, voire à rassurer une clientèle plutôt traditionaliste qui refuse de reconnaître aujourd’hui que l’A6 n’est plus la pierre angulaire de la marque. Seulement les VUS le sont.

Forces

Agilité étonnante (quatre roues directrices)

Présentation avant-gardiste

Confort et silence de roulement

Faiblesses

Direction manque de ressenti

Habitabilité pour quatre personnes

Complexité et options