Audi A8 2019

Audi A8

Ingolstadt donne la leçon 

 

Depuis toujours, l’A8 fascine la concurrence pour ses avancées plus qu’elle ne la terrasse au chapitre des ventes. Audi s’en satisfait. D’ailleurs, la quatrième génération applique la même recette : donner une leçon d’humilité à ses prolifiques concurrentes, éroder leurs parts de marché et, surtout, se positionner comme une marque d’avant-garde.

 

Tour du propriétaire 75 %

La méthode est connue confort, technologie et qualité de fabrication , et le modèle phare d’Audi ne saurait y déroger. Ample mais assez svelte, elle en impose moins qu’une Mercedes Classe S, une BMW Série 7 ou une Lexus LS, mais elle n’a rien à leur envier du côté de la sophistication.

 

Sur le marché canadien, l’A8 est uniquement proposée dans sa version L à empattement allongé. Celle-ci, par rapport au modèle actuel, gagne 130 mm en longueur, ce qui contribue à accroître le volume intérieur. 

 

Vie à bord 80 %

L’aspect le plus innovant du modèle se trouve à l’intérieur de celui-ci. À ce jour, aucun véhicule n’est parvenu à une intégration aussi réussie et aussi léchée des technologies modernes (connectivité, écran de navigation et commandes). C’est lisse, parfaitement organisé et intuitif, contrairement à ce qu’on observe chez plusieurs concurrents, qui craignent de redessiner un tableau de bord à partir d’une feuille blanche. Audi va plus loin encore en abandonnant son dispositif MMI commande rotative permettant de naviguer dans les menus et sous-menus au profit de deux écrans tactiles appelés « black panel ». Celui du haut comporte un menu d’accueil à huit entrées; celui du bas permet d’activer ou de désactiver les fonctions de confort et de climatisation.

 

Cela dit, l’acheteur d’une A8 aura besoin de plusieurs heures d’acclimatation pour se familiariser avec l’ensemble des technologies qui se trouvent à bord, par exemple celle qui permet à l’A8 de se stationner seule dans un espace étroit ou encore cette autre avancée qui bloque l’ouverture des portières à l’approche d’un cycliste. 

 

Les deux places arrière offrent un dégagement largement suffisant. Le siège arrière droit se déplie en position semi-allongée, une idée reprise de Hyundai (Equus, aujourd’hui rebaptisée Genesis G90), et s’enrichit d’un dispositif assurant le massage et voilà qui est nouveau le réchauffement de la plante des pieds.

 

Technique 80 %

Pour porter haut les couleurs d’Ingolstadt dans la course vertigineuse à la puissance engagée par les autres signatures du luxe automobile, l’A8 glisse sous son auguste capot un nouveau V6 à essence suralimenté de 3,0 litres fortement révisé et doté des plus récentes technologies. D’autres motorisations s’ajouteront au catalogue de ce modèle peu de temps après sa commercialisation. Sont attendus ensuite un V8 de 4,0 litres turbocompressé, le W12 originel constitué de deux blocs V6 accolés (offert vraisemblablement sur commande spéciale) et une hybride rechargeable par induction. L’autonomie en mode électrique est évaluée à 50 km (batterie au lithium de 14,1 kWh). Puisqu’il est question d’électrification, soulignons que cette A8 inaugure un réseau électrique de bord en 48 volts et dispose par conséquent d’un système de récupération d’énergie au freinage capable d’épauler le moteur thermique lors des phases d’accélération. Cela permet également à cette berline de couper son moteur au lever de pied avant de redémarrer à la moindre pression de l’accélérateur.

 

Au volant 75 %

Peu importe la mécanique retenue, puissance et couple sont dirigés, par le truchement d’une boîte automatique à huit rapports, aux quatre roues grâce à une transmission intégrale à prise temporaire et non permanente, comme c’était le cas dans les générations antérieures.

 

Les quelque deux tonnes de l’A8 ne se sont jamais fait sentir, même dans les virages les plus abrupts. La présence d’un dispositif à quatre roues directrices contribue à l’agilité de cette berline, et l’on regrettera simplement que la direction n’offre pas un meilleur ressenti. La suspension pneumatique de série sur tous les modèles filtre remarquablement les irrégularités de la chaussée, mais jamais avec autant de virtuosité que la suspension pilotée qui, à l’aide de quatre moteurs électriques (un pour chaque roue), maintient l’assiette du véhicule parfaitement stable. En clair, aucun phénomène de pompage au freinage, d’allègement du train avant à l’accélération ou encore de tangage dans les courbes. La voiture affiche une stabilité absolue, mais au prix d’une complexité sans nom. Sans surprise, les responsables de son développement assurent que ces composants « sont très fiables ». Pour la durée de vie du véhicule ou durant la période où celui-ci se trouve couvert par la garantie?

 

Conclusion 75 %

Enfin, l’A8 s’enorgueillit d’être le premier véhicule au monde à offrir une conduite autonome de niveau 3 (le niveau 5 étant le plus élevé et le seul ne nécessitant aucune supervision). Baptisé « Audi AI traffic jam pilot », ce dispositif ne présente pour le moment aucun intérêt, car aucune réglementation n’autorise son utilisation. La marque aux anneaux le sait, mais souhaitait, encore une fois, donner une leçon à ses concurrentes…

 

                                                      

Pour

Ergonomie soignée

Intégration multimédia impressionnante

Suspension active intelligente

 

Contre

C’est fiable tout cela?

Complexité sans nom

Direction manque de ressenti