Audi R8 2018

Audi R8

Plus aboutie

Le monde élitiste de la voiture exotique est fascinant, coloré et parfois cruel pour certains constructeurs qui doivent se rendre à l’évidence que le succès n’est pas assuré dans ce segment réservé aux mieux nantis. Prenez l’Audi R8 par exemple, son introduction en 2008 aurait bien pu se transformer en cauchemar pour la division aux quatre anneaux. Une décennie plus tard, la voiture phare est toujours là, et bien qu’elle ne soit pas aussi populaire que la berline A4 par exemple, il faut l’avouer, la R8 a su s’imposer face à des rivales qui étaient déjà bien ancrées dans l’imaginaire collectif.

Tour du propriétaire 85 %

Par rapport à la R8 de première génération, la plus récente livrée conserve cette silhouette introduite à la fin des années 2000, mais à cause du lien de parenté avec les autres membres de la famille, les arêtes du bolide ont été affûtées quelque peu lors de cette première vraie refonte. Désormais disponible en version Spyder depuis l’an dernier, la R8 offre à l’acheteur de se faire décoiffer ou non. À ce niveau, la R8 à toit souple se distingue un brin de sa consœur par ce capot stylisé qui cache non seulement la mécanique V10 mais aussi le toit replié. Du reste, la R8 Spyder garde les mêmes attraits que le coupé. Plus évolutive que révolutionnaire, la R8 2.0 semble plus aboutie que la première du nom, les nouvelles proportions donnant à l’exotique un charisme renouvelé.

Vie à bord 90 %

À son arrivée sur le marché, l’Audi R8 s’est rapidement forgé une réputation de supervoiture pouvant rouler douze mois par année. Bien entendu, sa transmission intégrale faisait partie des arguments favorables pour une utilisation annuelle, mais un autre élément la rendait plus accessible : son habitacle. L’exotisme automobile n’est pas synonyme d’espace intérieur, et la R8 n’a rien d’une fourgonnette à ce niveau, mais il faut l’avouer, le cockpit est plus accessible qu’il n’y paraît. La refonte de 2016 a amené son lot de modifications à l’intérieur, la planche de bord ayant abandonné l’écran de navigation médian, l’affichage étant désormais derrière le volant comme dans le coupé TT. Un autre détail qui saura impressionner le beau-frère est sans contredit ce trio de touches circulaires qui contrôlent la ventilation. Sans surprise, la qualité d’exécution est au rendez-vous, tout comme la position de conduite idéale – le contraire aurait été décevant à ce prix. Certes, la vision arrière n’est pas parfaite, mais c’est le cas avec la majorité des exotiques de nos jours.

Technique 90 %

Contrairement à la première génération du modèle, l’Audi R8 n’a droit qu’à une seule motorisation, soit le V10 de 5,2 litres déjà bien connu du public. Toutefois, Audi commercialise deux Audi R8. La première livre une puissance tout à fait à point de 540 chevaux et l’autre, portant le suffixe plus, fait grimper le tout à 610 chevaux, un chiffre identique à celui du V10 logé dans la Lamborghini Huracan pour ceux qui se questionnent encore sur la provenance de ce groupe motopropulseur! Le constructeur allemand a décidé d’enlever la boîte manuelle du carnet des options, d’une part à cause d’une demande trop faible, d’autre part parce que la boîte à sept rapports à double embrayage s’avère une solution irréprochable sur le plan des performances.

Au volant 95 %

Le plaisir de posséder une Audi R8 débute bien évidemment dès le premier coup d’œil, mais c’est au démarrage que cette folie sur quatre roues prend réellement tout son sens. Le V10 s’éveille en trombe à la simple pression du bouton rouge intégré au volant et rappelle au conducteur qu’il s’apprête à prendre le volant d’une bête… civilisée tout de même! La beauté de la chose, c’est qu’au-delà des évidences (garde au sol, largeur de la caisse, petit rayon de braquage, etc.), la R8 demeure une voiture aussi facile à conduire au quotidien que n’importe quelle voiture compacte moderne. Bien entendu, avec ce qui se trame derrière, une simple pression sur la pédale de droite se transforme en une symphonie qui ne peut provenir que d’un 10-cylindres. Avec l’électronique moderne, il est possible de transformer la R8 en quelque chose de plus redoutable, le comportement de la transmission, de la suspension et de la mécanique étant entièrement ajustable. Sans surprise, la supervoiture d’Audi offre une tenue de route digne du fabricant Velcro et le freinage est quant à lui merveilleux avec l’ensemble carbone-céramique.

Conclusion 90 %

L’exercice en valait le coup. Audi a récolté de nombreux prix avec sa R8 au fil des années et force est d’admettre que le deuxième opus a su rehausser les standards. Oui, il est vrai que le choix des organes mécaniques s’est rétréci, mais au moins, le constructeur a gardé le meilleur pour son exigeante clientèle.

Forces

Incroyable adhérence – Sonorité du V10 – Efficacité de la boîte de vitesses

Faiblesses

Capacité limitée du coffre – Plus de boîte manuelle – Une seule mécanique