BMW Serie 8 2020

BMW Série 8

Le retour d’un classique

L’an dernier, à pareille date, le retour de la BMW de Série 8 était déjà confirmé, mais il nous était impossible d’émettre nos impressions de conduite puisque la GT bavaroise n’était pas encore disponible. Heureusement, les mois ont passé et nous avons enfin pu mettre la main sur cette réinterprétation moderne de l’un des bijoux des années 90. Contrairement à sa devancière toutefois, la Série 8 n’entend pas demeurer un objet de collection qu’on aperçoit à l’occasion dans les expositions de voitures anciennes. Non, BMW va appliquer sa recette à succès, soit de multiplier au possible le nombre de variantes, un peu comme elle le faisait avec la défunte Série 6.

Tour du propriétaire 85 %

L’inspiration pour la Série 8 a pris forme en 2017 alors que les stratèges de la marque ont présenté le prototype du même nom. Un simple coup d’œil aux photos du véhicule concept confirme que ce dernier n’était pas loin de la production. Le bouclier, au même titre que l’étude de style, conserve cette large double grille – avec plus de retenue tout de même –, tandis que les blocs optiques au laser (disponibles en option) s’étirent sur les ailes de la voiture de grand tourisme. De profil, la Série 8 s’inscrit davantage comme une authentique rivale de la Bentley Continental GT ou de l’Aston Martin DB11, deux autres coupés de grand luxe qui commandent une somme encore plus salée que la Série 8. La division design a quant à elle repris à la lettre le langage dévoilé sur les plus récents modèles BMW avec ces feux de position amincis et ces ouvertures pratiquées dans le pare-chocs. La Série 8 existe également en livrée cabriolet, un modèle qui a fait ses débuts à Los Angeles à la fin de 2018. Il faut aussi prévoir l’arrivée d’une version Gran Coupé à court terme. Finalement, contrairement au modèle des années 90, qui a failli être révisé par l’aile de performance, le millésime 2020 est celui qui va accueillir l’appellation M8 avec les attributs habituels à l’extérieur (ailes élargies, roues surdimensionnées, pots d’échappement quadruples, etc.).

Vie à bord 80 %

Il n’est pas déplacé de comparer la nouvelle Série 8 à l’ancienne Série 6. Les deux voitures proposent une conduite similaire et s’adressent à une clientèle à la recherche de confort, de style mais aussi de puissance. C’est toujours le cas avec la Série 8, mais le constructeur a haussé son jeu d’un cran, voire de deux! La qualité des matériaux est à souligner, des nombreux coloris de cuir disponibles à l’aluminium brossé, sans oublier les plastiques ou même les quatre commandes réalisées en cristal Swarovsky (levier de vitesses, molette du système iDrive, volume de la chaîne audio et bouton du démarrage). Le confort des sièges de la première rangée est à l’image du prix demandé, c’est-à-dire élevé, un commentaire qui ne s’applique pas tout à fait à la deuxième rangée, plus appropriée pour des enfants en bas âge. En bonne routière de grand chemin, la Série 8 propose sans surprise une position de conduite idéale, et ce, malgré la vision limitée vers l’arrière, toit fuyant oblige. Heureusement, comme se plaît à le répéter le constructeur, les appuie-têtes à cet endroit sont facilement escamotables grâce à la commande logée à l’avant livrée d’office sur toutes les Série 8! On pourrait reprocher la forte ressemblance du tableau de bord aux autres modèles de la marque, mais bon, quand l’exécution est bien ficelée…

Technique 85 %

Le coupé M850i xDrive se trouve peut-être sous la M8 dans l’échiquier de la marque, mais ça ne l’empêche pas d’être équipé d’un bon vieux V8 qui ronronne à souhait, digne de la catégorie. Le V8 biturbo de 523 chevaux de 4,4 litres de cylindrée n’est vraiment pas désavantagé par les 2031 kilos de la caisse. Et même si la cylindrée de l’engin est familière à celle des V8 antérieurs, sachez que le cœur de la Série 8 est tout nouveau, avec notamment les turbos installés confortablement entre les deux rangées de cylindres. L’unique boîte de vitesses possible est une automatique à huit rapports qui peuvent être changés au moyen des palettes derrière le volant ou à l’aide de ce levier étincelant. Finalement, l’écusson xDrive sur le coffre est une très bonne chose pour les conducteurs qui voudraient conduire leur véhicule en hiver, la transmission intégrale de la marque ayant prouvé son efficacité au fil des saisons. L’autre mécanique, celle qui sera implantée à bord de la M8, comptera également huit cylindres, deux turbos et un soupçon de folie supplémentaire. Au moment d’écrire ces lignes, les données techniques entourant ce modèle n’avaient toujours pas été divulguées, mais comme tous les autres modèles revus par les sorciers de l’aile M, ce sera à l’image des autres supercoupés avec plus de 600 chevaux sous le pied droit.

Au volant 80 %

L’expérience sensorielle débute aussitôt qu’on enfonce le bouton démarreur situé à quelques centimètres du levier de vitesses. À froid, le V8 annonce ses couleurs avec son ronronnement digne des muscle cars américains. Une fois réchauffé par contre, l’engin redevient plus doux à l’oreille, même s’il est impossible de le confondre avec autre chose qu’un 8-cylindres en V! Dès les premiers kilomètres parcourus, la Série 8 rappelle quelque peu la Série 6. La direction est lourde mais pas trop, les accélérations sont progressives ou foudroyantes selon le mode de conduite choisi et l’humeur de celui qui tient le volant, tandis que la boîte de vitesses est un modèle de transparence. Dans la circulation lourde, il vaut mieux la laisser travailler, mais une fois que la route s’ouvre devant soi, il est possible de passer les rapports soi-même afin de faire chanter la mécanique un peu plus qui, je l’avoue, a du mal à se faire entendre dans cet habitacle isolé comme un cocon. J’ai pu découvrir les vertus du coupé M850i xDrive durant la saison froide, une situation idéale pour tester ses quatre roues motrices. Certes, la BMW M850i xDrive est un lourd véhicule, mais en respectant les lois de la physique, cette GT peut facilement s’acquitter de sa tâche.

Conclusion 80 %

Ces dernières années, la marque bavaroise s’est occupée d’étendre son offre auprès d’un public plus jeune avec la gamme MINI et les X1 et X2 de ce monde. Mais avec la refonte de la Série 7, l’arrivée du X7 et maintenant celle de cette Série 8, BMW vise plus haut que jamais. Et cette offensive multimodèle n’est pas très risquée puisque le constructeur était déjà présent au sein de ce créneau avec la Série 6, qui a perdu quelques plumes l’an dernier. En la faisant graduer de 6 à 8, BMW peut même séduire une clientèle plus prestigieuse en la positionnant avec les meilleures GT de l’heure.

Forces

Gamme variée – Souplesse du V8 turbocompressé – Qualité de l’habitacle

Faiblesses

Poids important – Espace arrière limité – Prix élitiste